Au sujet de Madame Jean Bach-Sisley : sculptée par Jeanne Bardey
Monsieur André Vessot nous a fait, lors de la première publication de cet article le 28 février 2016, l'honneur d'un commentaire approprié (voir ci-dessous en partie commentaires). Dans le cadre de la commémoration du centenaire de Rodin, le Maître de Jeanne Bardey, il présente avec Pierre Lacote une conférence sur cette dernière aux Archives municipales de Lyon le mercredi 22 Novembre à 18h (1 place des Archives 69002 Lyon). Vous comprendrez aisément le rapport avec le Salon des Poètes de Lyon en relisant l'article d'origine : (les commentaires ci-dessous sont ceux d'origine lors de la première publication)
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Nous avons rendu hommage à la fondatrice du Salon des Poètes de Lyon lors de la célébration des 110 ans de l'Association
http://poetisons.canalblog.com/archives/2012/11/30/25705908.html
Je découvre ce jour une oeuvre sculptée la représentant, créée par la lyonnaise Jeanne Bardey, la dernière élève de Rodin
(voir http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2197 )
Et cette grand poétesse, grâce à laquelle le Salon des Poètes existe, était en admiration devant Jeanne Bardey, elle a d'ailleurs écrit un article la célébrant :
Les Tablettes (juin 1921)
Les sculptures, peintures, pastels, dessins, dessins coloriés, gravures de Mme Bardey, témoignent également d’un sens artistique profond et d’un métier très sûr de lui.
Tour ce que je pourrai dire de Mme Bardey, je ne crains pas de l’avouer, émane d’une amitié corsée d’admiration. Mais cela m’empêche-t-il de saluer en elle la grande artiste ? Celle qui œuvre dans le silence et la méditation, hors de la recherche des applaudissements de la foule, parce qu’au fond de sa modestie devant la matière, de son humilité devant l’œuvre à faire, il y a cette assurance, juste orgueil des plus grands, qu’elle travaille pour « toujours » et que les fils de sa pensée et de son cœur auront un jour le refuge des Louvres.
Ils l’auront parce que l’artiste a su en faire, suivant le grand mot de Jean Dolent ; des réalités ayant la magie du rêve.
Tenterai-je un choix dans tant d’œuvres offertes en joie à nos yeux et à nos esprits ? Signalerai-je cette ingénue, corps frais et jeune, si chaste, si pure en la blancheur du marbre, et dans l’abandon d’une pose naturelle ; ou ce buste de bronze digne de figurer dans un musée à côté du célèbre Vittelius et où se fixe, dans un modelé sur lequel la lumière joue avec un intérêt puissant, toute la finesse intellectuelle et narquoise du modèle ; ou encore cet autre buste où la race latine a été saisie dans ses moindres secrets ; nous arrêterons-nous devant ces terres cuites peintes avec une si séduisante ou si effrayante fantaisie : Heilani ou Mlle C ; devant ces délicats petits bronzes : femme couchée, statuette accroupie, d’où le mouvement semble prêt à jaillir ; dirons-nous la grâce de cette femme assise (bronze) ; ou concentrerons-nous notre attention sur ces peintures où la laideur même nous apparaît avec une grandeur comme dans La Taillat ; ou dans ce profil perdu de Hovas, qui a, lui, une beauté qu’un Gauguin a su le premier nous faire aimer ?
Et ces pastels et ces dessins où nous retrouvons sans cesse, traduit par une piété maternelle, qui sait voir, le superbe modèle que l’artiste a près d’elle : Ma fille. Ces dessins où le trait infléchi, renforcé, atténué, dit tout et donne l’impression du volume, du mouvement, de la lumière ; ces études hardies de poses et de gestes audacieux : jeux, femmes accroupies, étude pour tissus …
Toutes les faces de l’art plastique et coloré nous sont présentées avec une maîtrise qui se sent libre devant la nature et nous songeons, en quittant cette exposition, au mot profond de Balzac : « Un chef d’œuvre est une victoire française »
Jean BACH-SISLEY