Palmarès des lauréats de nos Concours 2020
Cet article est exceptionnellement long car il remplace notre cérémonie habituelle de remise des prix
Comme nous l'avons annoncé précédemment, notre remise annuelle des prix (ni le spectacle ni le buffet que certains, à commencer par l'auteur de ces lignes, pourront regretter) n'aura pas lieu, nous la remplaçons par cet article ! Tous les lauréats de nos Concours ont été avertis individuellement. Les lauréats ont été informés et ont reçu leur prix par courrier. Nous leur avons proposé de nous envoyer une photo et quelques lignes de présentation pour accompagner leurs textes primés.
Nous republions le palmarès complet de nos Concours 2019/2020 :
Et donc voici quelques-uns de nos lauréats (avec leurs autorisations):
CONCOURS ADULTES
1er prix de la section poésie libre : Christiane Joanny
Christiane joanny « Un jour je ferai » Toute une vie professionnelle avant de concrétiser ce rêve d’adolescente. Mais lequel ? Ecrire et mettre en scène, des pièces ou des textes courts, avec juste ce petit pas de côté modifiant l’éclairage du cœur des hommes dans toutes les situations de la vie… (www.aucreuxdeloreillecie.fr)
Avec le poème :
NAISSANCE
***
D’abord une explosion,
Silencieuse.
Puis une lame de fond,
Immobile.
Et toi,
Toi qui n’es pas encore,
Déjà tu obliges.
Implacables
S’imposent les tensions,
Chaos primitif du flanc en délivrance.
Des muscles s’arc-boutant,
Bleuissent la chair meurtrie
Avant de retomber, masses flasques,
Fugaces rémissions.
Au mitan de mon corps
S’écoulent en cadence
Les eaux originelles, visqueuses,
Caresse indécente.
Comme piétinements, des heurts pulsatifs
Scandent ta progression.
Turbulences,
Lassitudes et impatiences mêlées,
Ultimes spasmes avant le glissement,
Accalmie ...
A l’ombre de mon ventre,
Les saillies de ta forme.
Tu reçois tout :
L’air, l’eau, la lumière,
Ma joie.
Et moi,
Dans ta douleur,
L’offrande de ton cri.
2ième prix de la section poésie libre : Carole Regazzoni
Je suis née à Toulon dans le Var, le 23 février 1965. Je suis mariée et j’ai deux filles.
Grande rêveuse, hypersensible et idéaliste, j’ai toujours aimé écrire des poésies. Je me protège ainsi dans mes petites bulles en m’inventant un autre monde ou en transformant des faits qui me touchent en histoires.
J’ai commencé à participer à des concours à travers la France et constatant que j’obtenais des récompenses, je me suis lancée dans l’auto-édition en 2018.
Mes cinq recueils de poésie s’intitulent :
- Histoires de…
- Rimes Féminines
- Tartines à la confiture de comptines (public jeunesse)
- Le Temps des Cerises (Hommage à Montmartre)
- Mashairi ou l’odeur de l’Afrique (écrit suite à un voyage au Kenya).
Je travaille actuellement sur un nouveau projet. J’aimerais écrire la vie de Frida Kahlo, femme que j’ai toujours admirée, en vers.
Je fais partie du Cercle des Auteurs Bandolais depuis l’an dernier. Cette adhésion me permet de faire de jolies rencontres et de participer à des salons littéraires dans mon Département.
Ma page facebook : Le Monde Poésie de Carole Regazzoni
avec le poème :
Je l'ai dit : "Je t'aime !"
***
Je l'ai dit au vent pour qu'il te le souffle,
Mais le vent s'est trompé de direction.
Je l'ai dit à l'oiseau pour qu'il te le siffle,
Mais l'oiseau s'est envolé avec mes émotions.
Je l'ai dit à la pluie pour qu'elle te l'arrose,
Mais la pluie a lavé mon message et il a fondu.
Je l'ai dit aux vagues pour qu'elles te le bercent,
Mais les vagues ont noyé mes émois dans l'océan.
Je l'ai dit au chat pour qu'il te le miaule,
Mais le chat a croqué mon amour sournoisement.
Je l'ai dit au printemps pour qu'il te le fleurisse,
Mais le printemps a semé tous mes mots dans les champs.
Je l'ai dit à la chouette pour qu'elle te le hulule,
Mais la chouette a trouvé ça chouette et a tout gardé.
Je l'ai dit à tant de choses...
Je l'ai dit à qui... Oh, j’en oublie !
Je l'ai dit à la rose rouge,
Et seule la rose rouge a compris.
Alors, ton adresse je lui ai donnée
Pour que sur ton mur, à côté de ta porte,
A l'encre de ses pétales elle puisse taguer
Ce que mon cœur lui avait dicté,
Ce que je n'osais pas t'avouer.
Je l'ai dit : "Je t'aime !
mention pour la section poésie libre plus 1er prix section néo-classique plus 2ième prix nouvelles (précisions : les textes gardent leur anonymat lors de leur analyse et les jurés sont différents pour chaque section) : Juliane Roussel
Née le 18 février 1934 à Frontignan (Hérault),
Professeur honoraires de Lettres-Modernes, Officier des Palmes Académiques
Toute petite j’adorais les histoires que ma grand-mère me racontait. J’ai toujours été sensible à la magie du Verbe ! Puis, j’ai eu envie d’en inventer !
Divorcée, à 28 ans, seule avec mes trois enfants, j’ai été nommée dans la Nièvre loin de ma famille, privée de mon soleil du Midi, J’étais très occupée, mais pendant les longues soirées, je jetais sur un gros cahier bleu à spirales, mes peurs, ma révolte, mes espoirs, mes doutes. Écrire a été une thérapie pour moi !
À la retraite, tout encombrée de mes mains vides, j’ai découvert les concours littéraires. J’ai pu enfin écrire ! J’obtiens quelques prix, et j’en suis heureuse !
avec le poème 1er prix pour section néo-classique
Premier baiser
***
Vous m’avez extirpé de mon cocon douillet,
Une lumière crue, des voix assourdissantes …
C’est un monde inconnu : tout gelé, tout mouillé,
Vous tapotez mes fesses avec des mains géantes.
Je suis pesé, toisé, ausculté, puis vêtu !
J’ai froid, j’ai peur, j’ai mal dans cette vie nouvelle.
Je me sens tout petit, oublié et perdu
Je crie, ma voix m’effraie. Mais « Elle » ? Où est-Elle ?
Celle qui m’a gardé de longs mois dans son corps,
Celle qui me parlait, me chantait sa berceuse,
Me racontait sa vie ? Que je suis mal dehors !
Je cherche vainement sa gorge généreuse.
Mon petit corps glacé se réchauffe soudain
Une onde de bien-être m’envahit et m’inonde.
Quel délicieux plaisir ! Je suis près de son sein,
Je me sens apaisé dans cet étrange monde.
J’ouvre les yeux enfin, pour tout examiner
Et je vois ma maman : mais pourquoi pleure-t-elle ?
Mais soudain elle rit ! Elle embrasse mon nez !
Je suis bien dans ses bras, et je la trouve belle !
On se souvient toujours de son premier baiser,
Du baiser de sa mère, cette tendre caresse
Qui rassure et console le bébé épuisé,
De ce souffle léger, débordant de tendresse.
avec la nouvelle 2ième prix :
Le violon
***
Comme tous les jours, à sept heures, j’ouvre mes volets, le cœur battant à la pensée de le voir, de l’entendre : personne ! Le trottoir est vide !
Habituellement, tous les matins, il est là, de l’autre côté de la rue, assis sur le sol, son violon à côté de lui, un béret posé à ses pieds pour recevoir les oboles des passants.
Dès qu’il m’aperçoit, il m’adresse un signe amical de la main, puis saisit son violon. Il attend que j’ouvre ma fenêtre pour en jouer ! C’est toujours du Vivaldi ! Hier, dès les premières mesures du Printemps, je me suis sentie comblée par la gaieté du chant des oiseaux, le murmure des ruisseaux, le souffle de la brise…
Penchée sur mon balcon, je sens toujours une vague d’émotion me submerger dès les premières mesures. Je ne suis certes pas une mélomane expérimentée, mais pour moi, cet homme, ce vagabond est un grand artiste !
Voilà plus d’un an, treize mois exactement, que ce musicien vient jouer en face de ma maison. Il est toujours là pour m’accueillir lorsque j’ouvre mes volets,
Au début, sa présence m’irritait, son attention me mettait mal à l’aise, il me faisait même un peu peur ! Avec ses cheveux longs, ses joues hâves mal rasées, ses vêtements en loques, il n’avait pas l’air rassurant. Les voisins partageaient mon appréhension et nous avions prévenu la police. Pendant deux jours, il n’était plus venu, mais le troisième jour, quand j’avais ouvert ma fenêtre, il m’avait adressé un petit signe amical avec la main, avait saisi son violon et j’avais été plongée immédiatement dans la torpeur de la chaleur de l’été. Je voulais partir, mais je m’étais laissé bercer par le balancement langoureux de la ritournelle introductive et j’avais attendu la fin du morceau pour rentrer.
Certains voisins lui jettent quelques pièces parfois, moi je n’ai jamais pu : entre lui et moi, c’est quelque chose qui n’est pas monnayable, j’ai l’impression que je l’offenserais si je lui faisais l’aumône : c’est lui qui m’offre un cadeau quotidien !
L’autre jour, j’étais tellement émerveillée par son interprétation de « L’Hiver » que j’ai eu envie de partager mon enthousiasme avec Nicolas, mon mari. Il s’est contenté de grogner « Il est encore là, ce violoneux ! » J’ai été un peu déçue qu’il ne comprenne pas mon émotion ! Dès le début de ce morceau, j’avais été conquise, pourtant, nulle mélodie, presque aucun rythme, mais quelle harmonie ! Chaque nouvel accord était une surprise !
Et, aujourd’hui, il n’est pas là ! L’estomac serré, j’ai l’impression d’un vide. Où est-il ? Et s’il ne revenait plus ?
Je me prépare rapidement à déjeuner, mais je n’ai pas faim. Je me sens seule ! Nicolas commence très tôt le matin. Nous ne nous voyons que le soir.
En sortant, je contourne ma maison pour voir si mon musicien n’est pas plus loin, dans cette même rue. Ma recherche est vaine.
J’arrive mal à me concentrer au travail et je décide de prendre l’après-midi en congé. Devant un grand magasin Monoprix où de nombreux clochards, se rassemblent, je pourrais peut-être l’apercevoir ? Pas un seul violoniste ! Un vieux mendiant me regarde en souriant, Je lui donne cinq euros et lui demande s’il ne connaîtrait pas un violoniste.
D’une voix éraillée, il appelle une femme, une autre clocharde et lui pose la question. Elle me regarde durement et me fait comprendre que ses informations ne sont pas gratuites : je sors un autre billet !
« Je pense que c’est Felipe ! Il joue du violon comme un Dieu ! »
Elle ne tarit pas d’éloges sur lui.
« Mais alors, s’il était reconnu comme un grand artiste, comment est-il devenu un …(j’hésite) un sans- abri ?
- Personne n’est à l’abri de connaître la rue ! De nos jours, on distribue largement les passeports pour la misère ! Tout s’enchaîne très vite. Un soir, tu vas te coucher, tu as des projets, une vie, une famille, des ambitions et le lendemain, tu te réveilles et comme sous un mauvais coup de baguette magique, tout a disparu : et tu te retrouves à la rue. »
Une quinte de toux l’interrompt, elle se retourne et crache sur le sol.
« C’est pareil pour Felipe et moi, nous ne pourrons jamais sortir de cette putain de galère !! Et lui, la Police l’a embarqué hier, des bourges se sont plaints : sa musique les gêne ! »
Des injures contre la police, contre les bourges s’élèvent autour de moi.
« Et il paraît qu’il n’est pas prêt de sortir le Felipe !
Un tonnerre d’imprécations salue cette remarque. Je remercie la vieille femme et je fuis, effrayée, mal à l’aise, honteuse.
Les jambes tremblantes, le cœur battant à un rythme fou, je me laisse tomber sur un banc du petit square. Je suis bouleversée à l’idée de ne plus voir …Felipe ! Ne plus l’attendre, tous les matins, ne plus l’écouter avec ravissement, ne plus éprouver cette émotion qui me submerge, et puis, ce petit geste amical, la main levée vers moi, comme tout cela va me manquer !
Et maintenant il est en prison, et en prison pourquoi ? Pour avoir joué divinement de la musique ? et son violon ? Le lui a-t-on laissé dans sa cellule ? Je ne peux retenir mes larmes. Je hais ces voisins qui ont porté plainte !
Un homme qui passe devant moi fredonne, moqueur, « Chagrin d’amour ne dure qu’un instant … »
Suis-je amoureuse de Felipe ? Non, ce n’est pas possible ! Je ne lui ai jamais adressé la parole ! L’amour platonique ? Je n’ai plus quinze ans !
Troublée, je me décide à rentrer, je n’ai pas vu le temps passer, mon mari doit m’attendre !
Nicolas a préparé le repas. Je lui avoue que je n’ai pas faim et que je vais me coucher. Inquiet, il pose sa main sur mon front :
« Tu es peut-être un peu fiévreuse ! Mais rassure-toi, tu pourras te reposer demain matin, tu ne seras plus ennuyée par ce violoneux en face de la chambre. Je suis allé à nouveau porter plainte à la police, en leur disant qu’il te harcelait et comme il n’a pas respecté les mesures d’éloignement, il en a pris pour un bon bout de temps ! Tu seras tranquille enfin !
1er prix section classique pour Monique Lepetit
Ce sont mes petites-filles qui m’ont donné envie de raconter des histoires…Elles ont grandi, donc plus de comptines ! Mais le pli était pris et j’ai continué à écrire, cette fois, pour les grands.
J’ai rejoint il y a quelques années le Salon Des Poètes de Lyon qui m’a soutenue, encouragée.
J’ai publié « L’anémone et l’ancolie »(2015), « l’arche de Noé »(2018), « Les fleurs de l’hellébore »(2020), et reçu des prix de la Société des Poètes Français.
Je suis très heureuse de voir récompensé ce poème évoquant l’incendie de Notre-Dame, qui nous a tant attristés.
Merci beaucoup. Pensées à tous.
Monique Lepetit
avec le poème :
Mais il reste deux tours…
***
On l’admirait, l’aimait ! Comment imaginer
Que par un soir d’avril brûlerait Notre Dame,
La vieille cathédrale au cœur de la Cité,
Qui veillait sur Paris, son histoire, son âme !
Parisiens atterrés n’en croyaient pas leurs yeux !
Tel désastre semblait une chose impossible
Et pourtant ils voyaient, pétrifiés, malheureux,
Sidérés, s’amplifier l’incendie invincible !
Celle que l’on aurait voulu toujours garder
S’embrase … En un instant sa charpente est en flammes.
La flèche qui vacille alors va s’effondrer
Symbole anéanti brisant toutes les âmes !
Le monde entier s’émeut ! Paris est consterné !
En songeant que demain, flânant aux bords de Seine
On ne la verra plus, on a le cœur serré.
Paris sans Notre Dame ! Indicible est la peine !
Le chef- d’œuvre de pierre à maints titres sacré,
Siècles d’art et de foi s’envolant en fumée !
On croyait tant acquise à jamais sa beauté !
Ce triste soir d’avril me laisse inconsolée …
C’était au mois d’avril .Un an s‘est écoulé.
Dans la nef et le chœur, le vide et le silence.
Titanesque défi, Notre-Dame à sauver !
Mais il reste deux tours et toujours… l’espérance !
Monique Lepetit
mention pour la section classique : Tino Morazin
VIVRE AUPRÈS DE TOI
***
Hier, j'ai retrouvé ce délicat sourire
Très vite reconnu dans le vaste univers
Tant sa grâce peut sourdre au seul bruit d'un bon vers
Qu'une plume amoureuse a bien voulu t'écrire.
Puisque ta longue absence aiguise mon propos
Ce poème simule une oeuvre solennelle
Quelques larmes de joie éclairent ta prunelle,
Et si ton pur éden fleurissait mon repos ?
Enfin, nous habitons à cette même adresse
Où la paix, d'un pas noble, épouse le bonheur,
Cupidon, sans son arc, mettant un point d'honneur
À bénir notre couple, or plus rien ne le presse.
Sur Terre, mille maux, fatiguent les humains,
Satan, joue, ricane, habilement se venge
Fait croire à tel naïf qu'il est toujours un ange
Puis cache en vérité de tristes lendemains.
Nous voguons désormais sur la seule rivière
Dont le courant contient ce nectar capiteux
Qui déjà nous enivre, et nous berce tous deux,
La tombe se transforme en divine civière.
Car Polymnie émue, embaume nos deux corps,
Chacun ayant trouvé son éternelle rime
Avec force raisons à son autre s'arrime,
L'amour n'offre-t-il pas de merveilleux accords ?
De longue date éblouie par la poésie, c'est en 2014 qu'elle découvre ce plaisir à jongler avec les mots, ce formidable jeu que la poésie permet.
Alors, toujours en pleine admiration de la nature, des animaux, des êtres humains, elle écrit des poèmes, des chansons, qu'elle rassemble dans quatre recueils et bientôt un cinquième:
À l'étoile de nos pas, fin 2020 / Ombres et lumières, 2019 / À la semelle des petits souliers, 2017 / Tourbillon, 2015 / Vents dominants, 2014
avec le poème :
À pas de saison
***
Aux cordes du printemps, se pose l’hirondelle,
Son trémolo joyeux annonce la nouvelle :
La floraison aux champs revit l’allegretto.
Si la contrebasse veut jouer en solo,
Résonnez violon, alto, violoncelle !
Les archets de l’été glissent la pastorale.
Si chantent piano les moineaux en chorale,
Si grondent les nuages d’un sourd vibrato,
L’air tremble sous l’orage arrivant crescendo.
Sous l’azur plus clément, change la musicale.
Tourbillonnent au vent les violons d’automne,
Au son du clavecin, une feuille fredonne
L’adagio de son vol, l’oiseau pianissimo,
Dans leur valse commune allant decrescendo,
Couronnée de couleurs, la partition frissonne !
Se pose à pas neigeux la note de l’hiver,
S’accroche à une blanche et la double, se perd,
Puis, en pizzicato dans les foyers crépite.
L’allegro des flocons voltigeant précipite
Le silence du temps riant à ciel ouvert.
Or la nature entière est à son diapason,
Jouant des concertos jusqu’à pas d’horizon,
Leur écho cheminant s’enrichit et palpite,
Et le plein air embaume alors de la pépite,
L’œuvre que Vivaldi fit à pas de saison.
mention pour section néo-classique : Yves Renaud
Né en 1946 d'un père artisan graveur d'art sur bois (travail avec Foujita, Leonor Fini et... Dali), j'ai baigné dans les arts depuis toujours.
Je me suis d’abord lancé dans la peinture, avec l'envie de... goûter aux différentes techniques (huile, acrylique, aquarelle, fusain, pastel…), devenue source d’illustration pour illustrer mes recueils de poésie, ce qui m’a fait découvrir que S'OUVRIR À TOUTE LA PLANÈTE DES ARTS OUVRE LES HORIZONS DE TOUS NOS SENS ! Seconde découverte: Montherlant ayant reporté le 1er que Eternité et Etreinte étaient des anagrammes, toute ma poésie est distribuée en deux parties: Humains face à la Nature et Humains face à face.
Une de mes devises: Il faut savoir garder du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. (inspiré de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)
J’ai aussi l’honneur d’être lauréat de 60 prix de poésie, publié dans la revue Diérèse et dans les anthologies annuelles Flammes Vives et Dossiers d’Aquitaine.
avec le poème :
LA FILEUSE ET LA VIE
***
à I. K. J.
Au crépuscule, à la croisée
abritant des gemmes discrets
dessous une tresse étoilée,
une fée m’a dit ses secrets
Au plus profond de sa pensée
dans le flambeau des souvenirs,
ses sentiments vont leur filée
pour ne jamais s’évanouir
Dans son regard une lumière
moelleuse comme du mohair
enflamme d’or une clairière
où des poèmes honorent l’air
Les chants préservés dans sa tête
sont tels des songes de chevreaux,
et ses fibres préparent la fête
des pelotons et des fuseaux
Le cristal de sa cantilène
apprivoise tous les oiseaux,
sa senestre anime la laine
la dextre se rit des ciseaux
Dévidant son fil à l’envi
notre Circé rit du mystère –
trace infime dans l’infini –
de la beauté de notre Terre.
1er prix nouvelles pour Christine Durieu
Je me présente donc : Christine Durieu (Grognet) née le 7 décembre 1953 à Rouen.
Avec plus de 500 oeuvres à mon actif depuis 2008 (poèmes, nouvelles, etc...), j'ai été primée plusieurs fois :
- Prix d'honneur en 2014 pour mon oeuvre poétique : "Perles d'une âme" (recueil de 52 poèmes) par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence,
-Flamme de bronze en 2014 pour un poème libre : "Le bonheur n'est plus..." par Flammes Vives,
-Premier accessit en 2015 pour : "Histoires de nulle part" (recueil de 25 contes et nouvelles) par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence,
-Premier accessit en 2016 pour ma nouvelle fantastique : "Céline ou la vie continue" par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence, suivie de petits contes.
-Premier accessit en 2017 pour la suite de cette nouvelle : "Céline ou le courage d'une mère" par cette même académie, suivie de petits contes.
Certains de mes poèmes figurent dans les recueils : anthologie poétique de Flammes Vives de 2015 et 2017.
avec les textes suivants :
AU DELA DU DESERT…
***
Je me trouvais en plein désert à mille lieues de tout campement.
La faim et la soif me tenaillaient depuis longtemps. J’étais perdu, désespéré !
Je titubais comme un homme ivre au milieu des dunes à perte de vue. J’avais perdu toute notion de temps et de lieu. Il était midi. Le soleil dardait ses rayons cruels sur le sable brûlant. La chaleur devenait insupportable. Il ne me restait plus que quelques gorgées dans ma gourde. Usant mes dernières forces, je tombai à genoux. J’allais sûrement mourir ici seul, absolument seul…
Mon regard s’attarda sur un bout de sable devant moi. Et je vis une fleur minuscule aux couleurs étincelantes qui me fixait de ses deux petits yeux myosotis.
Je crus que je délirais et que bientôt la mort me délivrerait.
- Bonjour toi ! Je peux t’aider ?
Je sursautai au son de ce mince filet de voix. Je regardai à nouveau. Une petite fleur venait de me parler ! Je n’en crus pas mes oreilles. Elle était bien là, souriante.
- S’il te plait, reste avec moi ! J’ai besoin de quelqu’un. Je suis toute seule comme toi !
-Mais comment es-tu arrivée jusqu’ici ? Lui demandai-je péniblement, sentant le ridicule de cette conversation s’installer entre nous.
- Et toi, comment as-tu fait pour venir jusqu’à moi ? Tu sais, j’ai juste besoin d’un peu d’eau pour vivre et puis j’ai besoin de toi aussi !
Je trouvais cette situation absurde. Je parlais à une fleur dans le désert. Elle avait besoin d’eau et aussi de moi !
Détachant ma gourde avec lenteur, je l’approchai de sa petite tête parfumée et lui versai doucement quelques gouttes de mon précieux liquide. Ma gourde était vide maintenant !
Elle se mit à grandir à vue d’œil et je pouvais voir ses yeux en face des miens. Elle s’approcha de moi et m’embrassa sur la joue, un baiser de fraicheur inattendue !
Je vacillai et tombai dans un énorme trou noir. Après tout, ce n’était pas difficile de mourir !
Un bien être fou m’envahissait. Les yeux clos, je savourais cet instant délicieux. Le paradis, j’étais au paradis ! Du fond de ma conscience, j’entendis des voix parler une langue inconnue.
Etais-je déjà avec des anges ?
J’ouvris les yeux. Un homme enturbanné de bleu me passait un linge mouillé sur le visage.
D’autres hommes étaient assis autour de nous. Des chameaux blatéraient non loin de là.
Une tente avait été dressée au-dessus de nos têtes. J’étais donc vivant ! Je me souvenais à peine d’une conversation avec une fleur. Je crois que j’avais été au bord de la folie. J’étais passé très près de la mort. Je buvais avidement l’eau que l’on me donnait. Je repris un peu de force.
Les touaregs levèrent leur campement improvisé.
Je me retrouvai juché sur un chameau, maintenu en arrière par des bras solides.
Un dernier regard sur l’endroit où j’avais failli mourir. Une petite fleur aux yeux d’azur me regardait et me souriait avec malice…
-« Julien ! Julien !... »
De très loin, j’entendis quelqu’un m’appeler par mon prénom.
Je me retournai et ne vis que le visage impassible de celui qui me maintenait fermement.
Il était grave et inexpressif. Son regard portait bien au-delà du désert.
Le soleil se couchait. Ses reflets d’or scintillaient sur le sommet des dunes de sable.
La caravane s’étirait sur une cinquantaine de mètres. Je ne savais où on allait mais je me remettais dans les mains de mes sauveurs. Inch’Allah !
Le jour baissait rapidement et la nuit s’installait.
Le chef touareg, à deux chameaux devant moi, fit un geste. Toute la caravane s’arrêta. Des hommes descendirent de leur bête et commencèrent à dérouler des tentes dans un espace bien délimité.
Mon ange gardien, qui avait sauté de sa selle, fit agenouiller son chameau puis me prit dans ses bras avec précaution pour m’installer devant un feu à peine allumé. J’étais admiratif de la vélocité des tâches de chacun. En un temps record, les tentes furent montées.
Sur le feu bouillait déjà de l’eau dans un grand chaudron où nageaient des morceaux de viande.
Il faisait nuit noire. Seule, la lueur de notre feu devait se voir de fort loin car nous étions maintenant dans une grande plaine.
Je ne comprenais pas ce qu’ils se disaient. De temps en temps, leur regard glissait vers moi et ils me dévisageaient avec curiosité en souriant de toutes leurs dents blanches.
J’étais assis au milieu d’eux et je me sentais vraiment en sécurité. Je poussai un soupir de soulagement. Un des hommes se leva et me mit une couverture sur les épaules. La température chutait. On me présenta, dans une écuelle en étain, le ragoût de viande que je dévorai avec mes doigts. Mes forces revenaient. Le thé brûlant me réconforta.
C’était fantastique de se sentir vivant !
Jamais, dans mon appartement parisien, je n’aurais imaginé une telle aventure !
Je pensais à tous ces hommes qui avaient vécu ainsi pendant des siècles comme ces touaregs.
Mon ange gardien vint se camper devant moi et me fit comprendre par gestes que je devais aller dormir. Il m’aida à me relever car mes jambes s’étaient ankylosées mais je pus marcher sans peine.
Nous nous dirigeâmes vers une petite tente dressée à mon intention, à l’écart des autres.
Je m’allongeai sur une couverture et m’endormis aussitôt.
La vision de la petite fleur bleue m’apparut tout à coup.
- Julien ! Julien !…
Quelqu’un m’appelait et cet écho résonnait dans ma tête. Je me réveillais doucement comme sortant d’une profonde léthargie.
Deux grands yeux me fixaient. Son visage me frôlait presque. Je voulus le toucher de ma main droite mais elle demeura inerte.
Tout s’embrouilla…Je rebasculai dans mon propre « désert ».
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UN MOIS AUPARAVANT :
En vacances chez des amis savoyards, nous venions de faire l’ascension du col du Ronzier.
Debout au bord de l’arrête de l’aiguille, au-dessus du précipice, j’admirais le formidable point de vue sur la vallée qui s’offrait à moi. J’étais arrivé le premier ! Seul au milieu de cette nature encore préservée !
Tout en savourant ma victoire, j’entendis des pas derrière moi. Sans me retourner, je dis en m’extasiant :
-C’est MA-GNI-FI-QUE !
Je sentis une violente poussée dans mon dos. Je tombai dans le vide en hurlant de surprise.
Je me débattis et tentai de me raccrocher aux maigres arbustes sauvages. Mon corps désarticulé bondissait de rocher en rocher. Une douleur fulgurante s’empara de tout mon être. Je ne vis plus que l’obscurité et puis plus rien.
Dans une chambre d’hôpital, une femme attentive veille sur un homme couché dans un lit.
Seul, le bruit du respirateur crève le silence, associé aux nombreux pousse-seringues clignotants au petit jour naissant.
Entouré de tuyaux, il semble dormir paisiblement. Des balafres sillonnent son visage ainsi que des hématomes multiples et ses bras sont recouverts de pansements.
Le visage de la femme se penche sur lui. Ses deux grands yeux, couleur myosotis, sont noyés de larmes. Mais elle se reprend et l’embrasse tendrement en murmurant :
- Julien ! Je suis là ! J’ai besoin de toi !
Sur une table traîne un journal ouvert.
En gros titres :
TENTATIVE D’ASSASSINAT DE JULIEN OLLIVIER
LE MAITRE DU SUSPENSE !
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EPILOGUE : SIX MOIS AUPARAVANT
Des assassinats en chaîne avaient beaucoup secoué la population parisienne et même le pays tout entier, juste avant les fêtes de Noël. La police se heurtait à un processus identique mais le meurtrier ne laissait aucun indice sur les scènes de crime. C’était des crimes « parfaits ». Et les victimes n’avaient aucun lien entre elles. Comme si elles étaient choisies au hasard sur le chemin du tueur.
Julien Ollivier, en tant qu’écrivain de romans policiers et d’une renommée internationale s’était penché sur ce cas unique qui donnait bien du fil à retordre au procureur de la république.
Avant la parution de son nouveau bestseller : « DES CRIMES PLUS QUE PARFAITS », il s’était mis dans la peau de l’assassin et avait parfaitement compris le mobile qui le poussait à accomplir ses horribles forfaits. Il l’avait expliqué avec force détails dans son nouveau livre.
Le tueur était tombé par hasard sur le livre nouvellement paru dans une librairie parisienne, près de chez lui. Il l’avait acheté et s’était rapproché de l’écrivain qui, ce jour, était présent pour la dédicace de son œuvre, dans cette même librairie.
Les deux hommes avaient discuté longuement d’une façon tout à fait sympathique et étaient tombés d’accord sur des sujets concernant l’intrigue et le mobile.
Tout en traînant dans le magasin, il avait feuilleté le livre et avait été fort surpris de la clairvoyance de Julien. Craignant qu’on ne le découvre et se sentant percé à jour, il avait suivi le romancier jusque chez lui et avait obtenu pas mal d’informations à son sujet en interrogeant les voisins, flattés d’avoir une célébrité dans leur quartier.
Il mit son plan à exécution le jour où Julien partit chez ses cousins savoyards…
CONCOURS POEMES COURTS
1er prix : Evelyne Montangerand
Mal au monde
J’ai mal au monde,
Tonnerre qui gronde,
Cœur de métal !
Ça frappe,
Ça tape.
Le torchon brûle,
La misère hurle…
Si seulement
Une pluie de douceur,
Venait éveiller les cœurs,
Pour qu’on entende alors
Un monde meilleur.
BONSOIR,
Tout d'abord un grand merci pour l'attribution de ce prix !
Je suis d'accord pour partager le poème sur votre site et votre lettre, ci-joint le poème et la photo !
Pour parler de moi, juste vous dire que déja petite j'écrivais des petites histoires ; ensuite au collége j'ai rencontré un professeur de francais qui nous a encourager à écrire, je lui dois ce gout révélé.
J'aimerais aussi citer DANA LANG,bibliothécaire,écrivain,poète et conteuse, décédée ce 22septembre 2020.
J'étais son auxiliaire de vie et c'est elle qui m'a poussée à participer à ce concours.
Hélas, elle n'aura pas su le résultat...
Aujourd'hui je suis contente que mon poème soit partagé, c'est dommage de n'écrire que pour soi-même ! Si ça aide à évacuer ses émotions, j'espère qu'il peut parler à d'autres..
CONCOURS JEUNES POETES
1er prix cours élémentaire : Pacôme Legros-Mazier
pour le poème :
Arc en ciel
***
Vert
Pareil à l’herbe
Rouge
Pareil aux roses
Transparent
Pareil à l’Evian
Marron
Pareil à la terre
Violet
Pareil à la violette
Rose
Pareil à Lili Rose
Toutes ces couleurs
Vont se mélanger
Pour faire une couleur d’arc en ciel…
Pacôme – juin 2020
1er prix cours moyen/6ième : Lili-Rose Legros-Mazier
pour le poème :
Les animaux de mon jardin
***
Avec la laine de mon mouton
Je peux faire mes pulls avec du coton
Avec mes poules au long cou
On coud une belle écharpe pour maman poule
Avec mes lapins qui courent partout
On s’amuse bien surtout
Avec mes poissons et mes têtards
On peut se coucher tard
Avec mes pigeons on s’envole
Vers de nouveaux horizons sans école
Avec les alpagas de la campagne
On va au-delà des montagnes
Avec mes ânes Hermès et Aladin
C’est la fin de l’histoire de mon jardin…
Lili Rose – juin 2020
1er prix 5ième/4ième/3ième : Camille Lacharme
pour le poème :
L'Anorexie
***
c'est cette étrange maladie
que l'on nomme l'anorexie
venue de nul part
elle surgit tel un guépard
au tout début
cela reste de simple refus
puis petit à petit
elle t'entraîne jusqu’à l'infini
elle te perd et fait de toi
une fine brindille à l'air sournois
tu es avide
tu ne sais plus qui des deux décide
les moments où elle te laisse respirer
deviennent rares et désirés
ainsi commence le chantage
du sport contre un bout de fromage
entraînée dans ce tourbillon
tu obéis et réponds
tu n'en peux plus
tu t'épuises et deviens nue
Tu veux que ça s'arrête
et que cela se stoppe dans ta tête
Tout doucement tu t'éteins
pensant parfois à ton bien
puis sans que tu le veuilles
elle te place dans un cercueil
mais tu résistes,
tu te relèves et persistes
et à force de tomber
tu finis par y arriver
au bout de nombreuses années
tu as enfin gagné.
Camille Lacharme
2ième prix 5ième/4ième/3ième : Thelma Durand
avec le poème :
Mort douce
***
J’ouvre les yeux une dernière fois
Je regarde
La ville triste
Ville sombre
Ville sans pitié
Ville déchaînée
Je ferme les yeux
Je me calme
Un grand ciel bleu plein d’espoir arrive
Les oiseaux et les prairies sont là
Le silence est là toujours là
Je ne veux plus ouvrir les yeux
Je préfère le silence, le calme
C’est la mort
Mort douce, paisible et calme
Sans bruit rien que le silence et la nature
Thelma DURAND
Nous remerçions infiniment les lauréats qui ont répondu à notre demande, nous autorisant ainsi à publier leur photo, leur présentation et leur texte primé en cette remise de prix virtuelle ; bien sûr il manquera le contact humain, le spectacle et le buffet, mais contentons-nous de ce minimum ! Et soyez prudents...
Nous vous rappelons notre message du 26 octobre : Par suite d'un changement de personne dû à la pandémie, une erreur nous a mis devant l'impossibilité de retrouver le nom du concurrent ayant envoyé et gagné le 2e prix de poésie classique dont le titre est «Pour toujours ». Nous lui demandons de bien vouloir se faire connaitre par l'intermédiaire du module "contacter l'auteur" (en haut de la colonne de gauche) en justifiant sa participation par le numéro de code choisi et le premier vers de son poème. Nous le (ou la) remercions tout en nous excusant de ce contretemps !
Quant au spectacle prévu, il s'agissait du groupe Mélouna and co qui nous avait déjà enchantés lors de la remise des prix 2019...quelques photos souvenirs pour ambiancer cet article et vous donner une impression de direct (virtuel) :
et vous pouvez participer à la fête derrière votre écran par un commentaire