Elle est perchée dans sa tour et ne voit rien venir...
Non, il s'agit plus simplement de la sortie annuelle du Salon à laquelle les poètes éminents et éminentes, émérites ou pas, ...et les autres, sont conviés Le village, citadelle du Beaujolais des Pierres Dorées nous attendait déjà depuis quelques temps, il en avait été rapidement question mais l'idée s'était perdue dans les brumes...
Pour présenter Oingt, un article ne suffirait pas, du fait de la richesse de son histoire et de la beauté du Pays. Peut-être même va-t-il devenir officiellement le Pays d'Oingt par la création d'une nouvelle commune puisque cela est dans l'actualité immédiate : le 24 mai les habitants des environs, Bagnols, le Bois d'Oingt, Moiré, Oingt et Saint Laurent sont invités à une réunion publique pour la pour une commune rassemblant les 5 villages déjà existants. Comme le Bois d'Oingt a connu son renouveau grâce à un Maire de Lyon, Oingt connut aussi sa célébrité grâce à un Sous-Préfet de Villefranche qui porta le titre de premier préfet du Beaujolais...Mais pas seulement grâce à lui, également par l'action des habitants avec les Maires successifs à leur tête (dont 2 marchands de vins sans aucune parenté).
Oingt, bien sûr, c'est l'image d'une colline faisant partie de la fédération des plus beaux villages de France. Le site internet officiel du village en dit déjà beaucoup.
le village côté sud vu depuis la tuilerie
http://www.oingt.com/
Ce fut d'abord un castrum romain, mais pour qui connaît la région le lieu fut vraisemblablement occupé bien avant. Et son emplacement privilégié le fit devenir par la suite une place-forte gérée par une Baronnie, et cela dès l'année 1079. Et Marguerite me direz-vous ? Fille des Seigneurs d'Oyngt (du romain Iconium) elle y vécut peu d'années puisque sa célébrité est due à son appartenance à la Chartreuse de Mionnay (ain) comme moniale et mystique. Mais Mme Andrée Margand en dira bien plus lors de la visite du village qu'elle conduira dès 9h30.
J'ai beaucoup connu Oingt dans une autre tranche de vie : les années 1955/1960 où je séjournai chez une grande tante et son mari (dont les caves donnaient sur une partie des souterrains en dessous du donjon), qui furent dans les premiers Lyonnais à s'installer à Oingt. J'y passai mes fins de semaine (à l'époque on ne causait pas l'anglais des week-ends) et toutes mes vacances et fit à l'époque partie des gamins du village.A l'époque les rues n'avaient pas de nom, si ce n'est je crois la rue centrale ou la montée de l'Eglise (mais à vérifier). On parlait du Bourg, du Bourg du bas, de la porte, de la tour, de la place, cela suffisait au facteur de ce village quelque peu dépeuplé aux nombreuses maisons ruinées.
en dessous du timbre la maison de ma famille (facade blanche)
Je me souviens des deux fermes du Bourg du Bas, avec le rituel de la marmite à lait tous les soirs après la traite des vaches (avec la mousse encore tiède...) ; je me souviens du maréchal-ferrant, véritable spectacle de rue, qui en plus du ferrage des chevaux bricolait des moteurs en drôles de petits tracteurs que tous les paysans possédaient. Et à côté de sa maison la pente au dessous de l'église, véritable gisement de fossiles (d'ailleurs toutes les maisons possédaient des ammonites plus ou moins grosses).
Je me souviens de l'église avec son immense montée d'escalier, où, à mi-chemin, se trouvait le passage quasi-secret pour atteindre, derrière l'église, l'esplanade de la Madone. Et, catéchisme oblige, on me plaça avec les enfants du village ; c'est là que je fis la découverte du claquoir manié de main de maîtresse par une vieille paroissienne. Avec, nous les gamins, on recevait les commandements : debout, assis, à genoux, etc, tout le long de la messe.Et, surtout dans le bourg du bas en dessous de l'église, beaucoup de maisons n'étaient pas accolées, ce qui explique l'existence de tout un réseau de petits chemins pentus et empierrés (également des escaliers) qui se croisent et s'entrecroisent au milieu des maisons, essentiellement dans le bourg du bas. On peut ainsi monter de la route du Bois d'Oingt à l'église ou vers la tour sans faire le tour du village par la porte fortifiée.
Je me souviens de la tour dont il fallait monter une partie par une échelle, après avoir demandé la clé à Mme Gaillat, institutrice et mairesse.
On nous expliquait la légende de la dame blanche du chateau de Prony relié à Oingt par des souterrains qui apparaissaient écroulés parfois dans les champs. Et des kermesses, avec les deux cafés : le café-épicerie Minot (un endroit merveilleux pour moi) et le café-jeux de boules-cabine téléphonique-régie des contributions Vermorel. Dans la rue centrale à droite après la porte une grange aménagée en salle des fêtes-cinéma. En montant la rue la boucherie-charcuterie avec son mur de frigos aux portes de bois, la sciure couvrant le sol et le rideaux à lanières anti-mouches. Le dépôt de pain alimenté par la boulangerie du Bois d'Oingt : on y faisait la queue en attendant l'ouverture.
Et le mardi matin, tout le village avait rendez-vous devant le café-épicerie Minot pour prendre le car desservant gratuitement le marché du Bois d'Oingt. Le même car remontait aux alentours de midi avec une ambiance extraordinaire : des paquets, des pleins paniers d'achats, des cages de canards, poules ou lapins.
Comme je l'expliquais plus haut, beaucoup de maisons étaient en ruines. Certains comme ma grande-tante s'y installaient (pas cher à cause des travaux à faire) ou un industriel-commerçant de Villefranche (famille Clausel). Sur le chemin de la crête menant au Bois d'Oingt, se trouvait un moulin décapité aux allures de tour moyennageuse, non loin de là des Lyonnais, je crois s'y installèrent, construisant grande nouveauté pour l'époque, une piscine (ou un bassin) fréquentée par leurs enfants ou leurs amis, de nombreuses filles et les gens du village le baptisèrent le mas des filles.
Voilà un peu de la vie d'un village dans les années 1955/1960. Quelques-unes des illustrations sont anciennes, sachant qu'entre leur époque et 1960 peu de choses avaient changé.
J'y revins bien plus tard, une amie artiste s'y étant installée (elle restaura même le chemin de croix de l'église): bien entendu, tout avait changé...
Pour revenir au monde contemporain, voici le programme de la journée salonesque :
9 h 30 : Rendez-vous devant la porte de la Cité (parking à proximité).
Visite guidée du Village
De la Maison commune,
Du musée du Donjon,
De la Tour, (que d'ailleurs les Membres du GPS, le groupe poétique et sportif qui se réunit le vendredi soir pourront tenter d'escalader ; par ailleurs, plusieurs hommes forts de ce groupe seront chargés de monter sur leurs épaules les personnes qui ne pourront pas grimper aux échelles)
De l’église Saint Mathieu.
12 h 00 : Repas au Domaine de la Guillardiére.
Domaine la Guillardière
99 route du patin
69620 Oingt
06 07 45 75 75
06 76 72 49 28
Menu : Apéritif
Salade composée
Saucisson sauce beaujolaise
Et son gratin dauphinois
Fromage et Dessert
Vin et café,
DÉGUSTATION des différents vins du domaine avec explication de la vinification, pour faire les verres. (le domaine possède également un musée de voitures)
Déclamation des poèmes (les tables paraissent assez solides pour y grimper)
sur le thème proposé, mais non imposé : « un vieux village ». pour faire des vers
15 h env. : Visite du Musée de la Musique Mécanique.
Prix de la journée : Visite guidée / Repas / Dégustation / Musée.
30.00 Euros par personne pour adhérents du Salon
33.00 Euros par personne pour non-adhérents.
Il est demandé aux participants d'adresser leur inscription auprès de Marcel MUTILLOD
363 chemin des ifs 69620 LE BOIS D'OINGT tél 06 81 11 71 20
AVANT LE 20 MAI DERNIER DELAI, accompagné du chèque correspondant à l'ordre du Salon des Poètes de Lyon (nous ne sommes pas équipés pour les cartes bancaires, ni pour les dollars)
Oingt se situe au dessus de la Route de la Vallée d'Azergues : accès à partir de Lyon par l'ex RN6 (ne pas prendre l'autoroute) direction Villefranche. puis à gauche au grand-rond point de la Chicotière pour Civrieux, Lozanne, Chatillon, Chessy, à droite pour le Bois d'Oingt puis montée à Oingt
A partir de Villefranche on peut prendre par les Grands Moulins (sortie ouest de la ville), Supermarché Leclerc, passer devant l'aérodrome de Frontenas puis Bagnols et enfin atteindre le Bois d'Oingt.
Oingt ne semble pas encore disposer d'un héliport et ce jour-là le service Bellecour/Oingt en chaise à porteur ne fonctionne pas. Le rendez-vous est fixé pour 9h30 devant la porte fortifiée (il n'en reste qu'une)qui, autrefois était appelée la voute.
ATTENTION ! Nous sommes bien (contrairement à la météo) en période d'été qui est pour le village une saison de forte affluence en fins de semaine (autocars, voitures, motos, raids cyclistes). Prenez donc vos dispositions pour garer vos véhicules autour de la porte fortifiée, soit le long des routes y menant, soit sur la place se trouvant à côté de la porte