Pour les Poètes impatients...: le programme de la Saison 2021/2022
Oh bonheur, nous pouvons vous annoncer la reprise de nos activités poétiques dès le mois d’octobre prochain.
Que dire de ces mois si particuliers dont nous avons tous souffert…que ce soient ceux qui ont été atteints par la maladie ou ceux qui ont vu partir leurs proches, ou ceux dont l’isolement a été difficile….personne n’en sort intact.
L’écriture et la poésie ont continué et contribué à maintenir des liens forts entre nos adhérents; un grand mercià tous ceux qui ont pensé aux autres et ont fait relais pour donner des nouvelles bonnes ou mauvaises, dans un entrelacs amical et sincère.
Alors bien sûr le virus continue son chemin hélas, mais nous allons tout faire pour protéger au mieux ceux qui nous feront le plaisir de réinvestir nos vendredis d’écriture et nos dimanches de retrouvailles….
Qu’on se le dise et qu’on le crie bien fort….
Le Salon des Poètes rouvre ses portes !!!!
Poétiquement vôtre
Maryse Cornet Carayol
Présidente du Salon des Poètes de Lyon
euh...non...il y a visiblement une erreur iconographique : portrait de la Présidente-fondatrice du Salon, madame Bach-Sisley...
Les rendez-vous du Salon des Poètes
Saison 2021-2022
salle de nos rencontres dominicales
Entrée non adhérents : 7 euros (gratuit pour les Membres)
À la SALLE DE LECTURE DE LYON
39 bis Rue de Marseille – 69007 LYON (près de l'ancien immeuble Citroen)
Tram T1 ou Bus 35 – Arrêt Rue de l’Université
Mardi 19 octobre 2021 (avec pass et masques car restaurant)
16 h 30 - Assemblée générale annuelle
au Café des trois Rivières
2 place des Terreaux – 69001 LYON (l'accès en est facile à pied, en trottinette ou par hélicoptère)
(il sera nécessaire pour chacun de consommer une boisson pour nous permettre d’utiliser gratuitement cette salle privatisée en étage)
19h30- repas typiquement Lyonnais au Café des Fédérations- (avec pass et masques)
9 rue Major Martin- 69001 Lyon
pour ceux qui le désirent
(inscription en septembre)
Samedi 27 novembre 2021
Remise des prix
Domaine Lyon Saint Joseph (ancien séminaire de Lyon devenu résidentiel, pour en savoir plus :
Domaine Lyon Saint-Joseph (domaine-lyon-saint-joseph.fr)
38 Allée Jean-Paul II, 69110 Sainte-Foy-lès-Lyon )
15h - une partie musicale ponctuera les remises de prix aux lauréats avec le groupe Mélouna & Co
Vers 18h un buffet conclura l’après midi
19h30- repas des poètes sur réservation (papillon d’inscription en septembre)
Dimanche 12 décembre 2021 annulé
14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon
Récital de notre ami JEFF
Dimanche 9 janvier 2022 annulé
14h30/18h30 – Salle de lecture de Lyon
Chantal FALLETTO - Antoine HERMANTVoix et piano JAZZ avec le partage de la galette et le tirage des Reines et Rois
Dimanche 13 février 2022
14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon.
La Saint Valentin étant toute proche nous sommes en train de peaufiner un après midi poétique " très amoureux" avec ... mimis et masques pensez y déjà et préparez vos plumes !
Poésies amoureuses pour tous
Dimanche 13 mars 2022
14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon
Conférence d’Anne Chantal Berger :
Une ombre rayée…
Violette Maurice, déportée-Résistante
Dimanche 10 avril 2022 (premier tour élection présidentielle)
14h30/18h30 – Salle de lecture de Lyon
Spectacle préparé par « La valise aux rimes »
Dimanche 15 mai 2022
14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon
Jérôme Rappo, poésies et chansons
Samedi 11 juin 2022
la Sortie annuelle de l'année dernière fut annulée à cause d'un pangolin chinois, le projet est donc maintenu pour cette année
avec la visite guidée du Musée Jean Couty Lyon à Saint Rambert
puis repas de clôture de saison
rappel de notre Garde des Sous
N'OUBLIEZ PAS DE REGLER VOS COTISATIONS EN OCTOBRE 2021 ! NOUS VOUS EN REMERCIONS PAR AVANCE
Cotisations 2021-2022 (d'octobre 2021 à juin 2022)
Individuel : 32 euros
Couple : 46 euros
Étudiant/Personne en difficulté : 15 euros
Adhérent lointain : 20 euros
Groupe d’Études : 6 euros
(militaires, femmes enceintes et familles nombreuses : tarif sur demande )
Payables par chèque à adresser
au Trésorier Pierre PLATROZ
332 rue du Bourg 69380 DOMMARTIN
Nos nouveaux concours de Poésie francophone 2022
pour Jeunes et adultes, Haïkus et Poèmes Courts, Mignardises
seront ouverts à la rentrée 2021-2022 avec publication des règlements
BLOG DU SALON
Si vous voulez avoir de plus amples renseignements sur le Salon et ses activités, voir les photos de ses manifestations, lire les poèmes primés des adhérents du Salon, et bien d’autres gourmandises poétiques, nous vous donnons rendez-vous sur le site
le site du Salon est : http://www.salonpoeteslyon.fr/
INFO COVID
Depuis le 21 juillet 2021 et jusqu'au 15 novembre 2021 inclus (SAUF PROLOGATIONS), le pass sanitaire est obligatoire pour accéder à tous les événements ou lieux recevant au moins 50 personnes. Ce sont tous les lieux prévus pour des activités culturelles, sportives et de loisirs ainsi que les foires ou salons professionnels.
Dans le détail, les lieux concernés sont :
-
les salles d'auditions, de conférences, de projection, de réunions ;
-
les salles de concerts et de spectacles ;
Et ceci n'empêche pas de continuer au mieux le port d'un masque, le gel hydro-alcoolique et les gestes dits barrières et même après le 15/11, car il ne faut pas se faire d'illusion, le virus est à l'état latent pour longtemps !
notre controleur de pass-sanitaire
La Légende personnelle
Et cela pourrait être le sujet d'un devoir de vacances : essayer de reconstituer sa légende personnelle en remontant le plus loin possible dans le temps. Des praticiens de l'accompagnement, souvent nouvelageux, guident sur ce chemin...moyennant finances...ors, cela chacun peut le faire tranquillement chez soi, sans même avoir besoin de regarder son ego dans un miroir. Je voyage ainsi dans mon temps en le pratiquant souvent et j'expliquai cela à une amie thérapeute qui me répondit : mais c'est ce que je fais faire à mes patients !. Et il est bon d'ouvrir un cahier ou un carnet pour le noter, avec de la patience on est surpris à quel point les souvenirs reviennent, pas toujours en ordre chronologique, d'où l'intérêt de noter. Donc, si le coeur vous en dit, prenez le temps pour ce bon devoir de vacances...
Bénin chante Cadou, réédition avec compléments
J'adore l'immense poète que fut René-Guy Cadou, j'adore le chanteur Môrice Bénin : cadeau !
avec Hélène !
voir en commentaire précision importante
MAIS :
Morice Benin, est un chanteur, auteur-compositeur-interprète français, né à Casablanca au Maroc le 21 juillet 1947 et mort à Die le 19 janvier 2021.
et pour le plaisir j'ajoute un extrait de son site spécifique :
L’œuvre de Cadou le poète a été rêvée, aimée, habillée de musique, et sera chantée par des poètes.
Car poètes ont été tous les auteurs de ce spectacle…
C’est une entreprise risquée de chanter l’œuvre écrite d’un autre…
Sauf quand l’osmose est évidente par-delà la mort de l’un, quand la rencontre est aussi éclatante et émouvante.
René-Guy Cadou (1920-1951), poète charnel et lumineux, pétri des soucis et angoisses de son temps, être de rêves et de racines, violent dans ses infinies caresses, amoureux de l’amour… ne pouvait rencontrer que des frères.
Pour ceux qui ignorent encore tout de lui, quelle merveilleuse rencontre que ce spectacle, fervent et savoureux comme son verbe.
Morice Benin, tendre et virulent, plus de trente disques, des livres, des essais, des milliers de kilomètres parcourus sur les routes de la Chanson…
Et (momentanément) délaisse les siens pour se mettre au service de l’autre. La tessiture de la voix, la personnalité de l’homme s’accordent étonnamment avec les mots, la musicalité d’une écriture.
Ces textes, Benin les a habillés d’une musique qui porte le verbe sans prendre le pas sur lui, en retrouvant sa ligne mélodique profonde.
Et de cette lente plongée poétique, l’on ressort comme harmonieux, avec l’étonnement d’avoir fait une rencontre importante…
Françoise Morvan
Cadou, le sourcier
Cadou nous a imaginé vivants, aujourd’hui…
C’est pour cela qu’il nous a désignés dans l’un de ses plus beaux poèmes :
« Pour plus tard »,
Comme s’il avait pu percevoir, un demi-siècle par avance, notre quête…
Sa poésie irrigue notre toundra intérieure. Elle ne nous lâchera plus !
Elle demeure source d’évidence s’écoulant à travers la roche, sur le calcaire de notre résignation, là où bruissent un silence et une solitude solaires.
Les mots de Cadou n’existent alors que pour nous ramener à cet essentiel que nous n’aurions jamais dû délaisser ne serait-ce qu’un seul instant : Le foisonnement bienfaiteur d’une nature souveraine, la flammèche amoureuse rendant supportables nos existences chaotiques, la bolée de cidre amicale pour faire trinquer humour et fidélité… Le tout pressentant un sens qu’à défaut d’autre chose, nous appelleront divin, aux antipodes des conforts religieux et plaçant l’être en face de la grande question du sens de l’existence…
C’est cela la poésie de Cadou : Elle nous relie par un fil invisible à tous les « A » fondateurs : Arbre, Amour, Amitié, Absolu… et Allégresse en prime.
Comme s’il n’avait été qu’un grand frère-explorateur revenant de derrière le couchant en nous débroussaillant des pans entiers de ciel pur…
Morice Benin
Lettre d’Hélène Cadou
« … Quels mots trouver pour vous dire l’intense fraternité éprouvée l’autre soir avec un public dont l’enthousiasme et l’émotion étaient infiniment perceptibles pour moi qui, dans l’ombre, René à mes côtés comme parlant chaque vers, chaque murmure, vous écoutais offrir sa peine, sa joie, ses cris portés par votre voix, votre musique, comme si vous les ressentiez à chaque minute au présent… C’était cela, grâce à cette magie du talent et de la vocation profonde, tout était au présent : la table de Louisfert et la parole murmurée, grandissante, qui dépasse les murs et envahit les cœurs.
Vous donnez, parce que vous le ressentez au plus vrai, la force de cette parole à tous et la musique si belle emporte loin le message… Merci au plus vrai… Comme à un frère de René, je vous dis ma fidèle amitié »
Hélène Cadou, le 17 janvier1991 : Première au Forum des Halles de Paris.
Ce qu’en dit la presse…
« Une voix incomparable pour chanter la poésie d’un certain René-Guy Cadou, cet instituteur de Loire Atlantique mort en 1951 à l’âge de 31 ans, que Morice Benin a merveilleusement mis en musique, ce qui donne des chansons d’une beauté, d’une profondeur et d’une richesse rares.
« Les morts jeunes sont aimés des dieux…»
Morice Benin, lui, est aimé des hommes et des femmes de notre temps, particulièrement de ceux et des celles, tous âges confondus, qui pour l’entendre, le déguster, se sont retrouvés en grand nombre à l’auditorium. Sur les visages des spectateurs, une attention extrême, une admiration sans faille, une complicité de tous les instants. Morice Benin mérite la note maximum.
Et l’admiration, finalement, va avec la même passion discrète et intimiste au poète mort « dans la fleur de son âge », et à son talentueux interprète. Ils sont indissociables pour le cœur et la raison… »
Micro, « Le Dauphiné libéré »
« Dès les premières minutes, Morice Benin sait installer une émotion qui ne retombera pas. Rien de passéiste pourtant dans ce récital : mis en musique avec beaucoup de talent, les textes de l’auteur ressortent avec une urgence, une actualité, une véhémence toutes nouvelles…
Installé devant un bureau, le chanteur allume une bougie et écrit dans la pénombre. Une bande diffuse des chants d’oiseaux, les cloches de l’église, et le grattement de la plume sur le papier. Cette brève mise en scène crée une ambiance complice. De superbes parties de guitare (Dominique Dumont) enchâssent les couplets, et la voix sait parfaitement faire ressortir les phrases-chocs qui ponctuent les poèmes. « Je n’ai que les droits du plus faible… »
Morice Benin sait pourtant préserver une part de mystère, susciter des interrogations chez les spectateurs. Il a ouvert de nouvelles pistes dans la compréhension de l’œuvre du poète, dont on a pas fini de faire le tour. »
J.-P. B., « L’éclaireur »
« … Aussi rigoureux, rares et talentueux que soient les spectacles et les disques de Morice Benin, il faut entendre cet artiste exceptionnel de vive voix. Rarement cette expression n’eut plus de sens qu’au sujet de Benin chantant Cadou. Le timbre vif et chaud installe un climat de qualité partout où il se produit… Charnels, simples, accessibles, ces poèmes n’ont pas fini de toucher les générations d’aujourd’hui et de demain qui ne le connaissent pas. … Parions que ce sera grâce à des chanteurs comme Morice Benin que la voix de Cadou continuera de ce faire entendre au cours de ce siècle.
Grand prix de l’Académie Charles Cros, Morice Benin a réalisé un prodigieux travail autour du poète… »
A. Thimel
le site : http://moricebenin.fr/ où vous pouvez lire ses écrits et même acheter ses CD
Rencontre
Voici une promenade dans la Sagesse : cette Sagesse est partie prenante, comme la Poésie, de la Littérature et de la Culture en général et impose une grande humilité...Je l'ai constaté maintes fois. Il me fut donné, à plusieurs reprises, de faire des rencontres avec quelques personnes sortant du commun, dont certains de très haut niveau : voici l'un de ces personnages.
Une amie aidait dans le village du Bois d'Oingt un vieux monsieur, pour sa cuisine et son ménage. Souvent elle me disait combien c'était un personnage passionnant et qu'elle aurait aimé que je le connaisse.
L'occasion vint un jour où il décida d'organiser un repas de dimanche avec ses vieux copains du village. On se retrouva donc six ou sept autour dune belle table dressée à l'ancienne, nappe blanche, joli service d'assiettes, de verres et d'argenterie, avec mon amie comme cuisinière et serveuse. La grande salle de séjour était, elle aussi à l'ancienne, on peut dire surannée, avec des tableaux anciens, des vitrines débordantes de livres et de documents, et chose spectaculaire, des piles de dossiers énormes posés en haut de bibliothèques et s'élevant presque jusqu'au plafond !
Ce vieux monsieur était un noble vieillard à la couronne de cheveux blancs tel qu'un homme aimerait devenir, prenant son temps pour réfléchir puis pour parler, et visiblement il était fatigué par l'âge et un peu dépassé par ses autres convives qui échangeaient sur les potins des autres vieillards du pays et sur des souvenirs quelconques mais importants pour eux.
Il me proposa et demanda à mon amie de nous servir le café sous le grand arbre du jardin, loin des conversations futiles. Mais me direz-vous, qui était-il ? Un très vieux professeur de philosophie ayant enseigné une grande partie de sa vie dans une Université de Paris ! Vous imaginez la sagesse de ses propos. Je lui parlai de mes propres passions, la poésie, la recherche historique, l'architecture sacrée, les religions. Ainsi se passa notre entretien dans ce jardin agréable, puis les autres convives arrivèrent et... notre conversation s'arrêta. Ce grand jardin entourait une superbe maison bourgeoise de trois étages dont il était propriétaire avec deux de ses frères dont l'un était concertiste de réputation internationale, vivant dans le même village. Jacques, c'était son prénom, occupait quant à lui le rez-de-chaussée de la maison.
L'après-midi passa trop vite, puis je rentrai chez moi. Le lendemain je reçus un coup de téléphone de mon amie qui me dit que notre conversation avait tellement plu au vieux professeur qu'il voulait absolument me revoir, mais tranquillement sans les autres. Et je revins...Il m'expliqua que les piles de dossiers étaient des thèses de philosophie dont il avait supervisé la rédaction et l'exécution, ainsi que d'autres qu'il avait eues à juger à l'Université de Paris.
La conversation continua sur les tableaux accrochés au mur, surtout sur l'un d'entre eux, une Vierge à l'enfant datant vraisemblablement du XVI-XVII ième siècle : il eut un sourire et alla chercher un énorme carton rempli de dossiers et de feuilles écrites de sa main. Car, d'après ses doutes, ce tableau était un original d'un Maitre italien, dont une copie se trouvait au musée de Montpellier ! Et cela venait conforter le commentaire et l'analyse que j'en avais fait à l'instant ! Nous échangeâmes alors longtemps sur le différents indices ...parmi cette grande pièce pleine de trésors.
Puis, dans le jardin, sous l'arbre protecteur, il me parla de Philosophie, de la Sagesse et insista sur le Sophisme des Philosophes grecs, conversation où je percevais son érudition et aussi, justement, sa sagesse !
Cette double rencontre fut vraiment merveilleuse.
Quelques temps après j'appris que, tombé malade, notamment en raison de son grand âge, il avait été hospitalisé. Et il partit ainsi.
Gérard-Antoine Demon
Un voyage dans la mythologie grecque
Comme vous êtes toujours confinés et grands amateurs de la Poésie, donc de la Culture en général, je vous propose aujourd'hui un voyage dans ma mythologie...
Après avoir mené la révolte contre Cronos, mon père Zeus et ses deux frères se partagèrent l'Univers. Mon oncle Poséidon reçut l'Empire des Mers, Hadès les Enfers et mon père se réserva l'Olympe, occupant de ce fait le Palais des Dieux.
Une fois installé sur son trône, il décida de prendre une épouse, et son choix se porta sur Héra : elle accepta et devint la femme du maître de l'Olympe. Je naquis ainsi de leur union et fut appelé Héphaïstos. Il est à remarquer qu'avec mon frère Arès, nous fûmes les deux seuls enfants légitimes de Zeus et Héra, nos autres demis frères et sœurs Athéna, Apollon, Artémis, Hermès et Dionysos étant tous issus d'unions illégitimes de notre père.
Les chroniques de l'époque disent que j'étais un enfant sain, solide et vigoureux. Cependant j'avais un énorme défaut : contrairement aux habitudes de l'Olympe, j'étais laid, affreusement laid. Ma mère eut honte de cette tare contraire aux normes de l'esthétique, et décida que je ne pouvais pas rester dans ce lieu et me chassa du ciel. Elle me jeta hors de l'Olympe, je tourbillonnai une journée entière dans le ciel pour tomber, à l'heure du coucher de Hélios, sur une petite île de la mer Égée, Lemnos au large de Troie. Je tombai mal et en touchant le sol me cassai une jambe. Heureusement, de braves femmes habitaient là, elles me recueillirent pendant 9 ans dans une grotte et me soignèrent, mais ne purent me guérir tout-à-fait et ainsi je restai définitivement boiteux.
Je compensais ce défaut physique par mon intelligence et mon sens artistique. Ayant rencontré un nain forgeron, il m'apprit son métier. Je commençais par fabriquer des colliers, des bijoux, des bracelets : je les offris en guise de remerciements aux femmes qui m'avaient recueilli et soigné. Je fis de rapides progrès et aimant faire des cadeaux, j'entrepris de fabriquer des articles de qualité que j'offrais aux membres de ma famille et à leurs amis : des flèches pour Apollon et sa sœur Artémise, un sceptre en or pour mon père, une faucille pour Déméter ainsi que des armures pour Héraclès et Achille. J'entrepris même la construction en série de fauteuils magiques que j'offris à chacun des Dieux, leur permettant ainsi de se rendre par eux-mêmes à leurs assemblées.
Toutes mes actions vinrent logiquement aux oreilles de Zeus qui se prit à regretter le geste de rejet lors de ma naissance. Il décida de me nommer Dieu du Feu et Maître des Cyclopes. Après cette nomination, je pouvais enfin revenir dans l'Olympe parmi les miens. Mais lors de mon retour, ils me firent un accueil ironique, même ma mère me reçut avec un air moqueur. Je remerciai mon père de ma nomination et me jetant à ses pieds, je lui demandai l'honneur d'avoir une épouse. Il refusa, prétextant que toutes les déesses étaient déjà mariées.
Bien déçu, je retournai dans mon domaine. Après avoir réfléchi, il me vint une idée et je me mis au travail. Je fabriquai un trône extraordinaire orné de parures magnifiques, et revenu dans l'Olympe, je l'offris à ma mère Héra et retournai chez moi. Héra s'installa sur le trône mais ne put s'en relever, immobilisée par une nuée de fils invisibles ! Elle appela du secours, tous les Dieux accoururent pour la délivrer, mais sans succès. Héra décida de me faire chercher par Arès puis Dionysos qui m'enivra, j'arrivai dans une Olympe bouleversée mais posai mes conditions : je délivrerai ma mère que si j' obtenais la promesse de mon mariage avec une déesse, mais pas n'importe laquelle, la plus belle Aphrodite. Ma demande fut acceptée et je délivrai ma mère.
Il faut dire que mon métier avait considérablement progressé, la qualité de mon travail faisait que je recevais des commandes de tous côtés, des Dieux, des demis-Dieux et même des mortels.
On m'attribue ainsi et entre autres :
la ceinture d'Aphrodite, les armes d'Achille, les sandales ailées de Persée, la cuirasse d'or d'Héraclès, les flèches d'Artémis et Apollon, les flèches d’Éros...
Mon installation de l'île de Lemnos étant devenue insuffisante, et devant passer du stade artisanal au stade industriel, je pris possession des cavernes du volcan de la nymphe Etna dans l’île de Sicile, utilisant le cratère du volcan en guise de forge. Je fis appel à des ouvriers spécialisés, une centaine de cyclopes dont le plus célèbre était Polyphème. Ces travailleurs infatigables n'avaient pas, certes , un physique très agréable : d'une taille colossale, avec un corps velu, une barbe hirsute, une chevelure broussailleuse, avec un seul œil au milieu du front caché par d'épais sourcils.
La charmante et volage Aphrodite, frêle et délicate, ne put supporter cette vie souterraine parmi les brasiers , avec le bruit des forges, des marteaux sur les enclumes et de tels ouvriers...
Elle me trompa notamment avec Arès, mais Apollon jaloux m'en prévint : je tressai alors un immense filet pour capturer les deux amants et conviai tous les Dieux au spectacle. Mais ils moquèrent de moi et furieux je retournai dans mon domaine. De sa rencontre avec Arès, Aphrodite eut un fils Éros et elle me quitta pour se réfugier à Chypre.
J'eus également des démêlés avec Apollon, mon oncle Hadès s'étant plaint des succès médicaux du fils d'Apollon, Asclépios à Zeus ; ce dernier se servit alors de ma foudre pour frapper et détruire Esculape. Apollon pour se venger prit l'arc et les flèches dont je lui avais fait cadeau pour exterminer mes Cyclopes. Et il fut exilé hors de l'Olympe par Zeus.
temple d'Héphaïstos à Athènes/wikipédia
J'étais connu dans tout le monde antique, également à Rome sous le nom de Vulcain, on m'a aussi surnommé le diable boiteux et encore de nos jours j'en porte le nom et les stigmates... comprenne qui saura car tout est relatif...
Gérard-Antoine Demon
Un document en hommage à la co-fondatrice du Salon
et nos différents articles pour en savoir plus sur elle :
https://www.canalblog.com/rechercher/posts/bach%20sisley%20site%3Awww%2Esalonpoeteslyon%2Efr
Ca va être le Printemps (des Poètes confinés)
Du 13 au 29 mars 2021
Édition 2021
Le Désir
L’affiche de la 23e édition du Printemps des Poètes, signée Sarah Moon, est désormais disponible à la commande.
Édition 2021
Le Désir
Quelle profonde inquiétude, quel désir d’autre chose,
Autre chose qu’un pays, qu’un moment, qu’une vie,
Quel désir, peut-être d’autres états d’âme…
S’exclamait Fernando Pessoa sous le masque d’Álvaro de Campos. En portugais aussi, le désir nous relie aux étoiles. Tout droit tombé des astres et des regrets latins : desiderare qui vient de sidus, sideris.
Comme un ciel étincelant d’absences. Une aimantation vitale. Un souhait ancestral, jamais élucidé, jamais rassasié, jamais exaucé.
Alors oui, après L’Ardeur, La Beauté et Le Courage, voici venu le Printemps du Désir.
Des longs désirs de Louise Labé aux désirs obstinés d’Olivier de Magny. Du désir de gloire des chansons de geste jusqu’au rude chemin des plus hauts désirs de René Daumal. De l’anéantissement, qui mène au rien du nirvana, jusqu’au désir sans fin d’Éros.
Depuis le grand désir du plaisir admirable de Pernette du Guillet jusqu’au fragile et subreptice désir de vivre d’Alejandra Pizarnik, en passant par l’amour réalisé du désir demeuré désir qu’est le poème pour René Char. De Philippe Desportes, qui entendait Avoir pour tout guide un désir téméraire, jusqu’au plus sentimental spleen d’Alain Souchon, qui nous a mis en tête refrains et souvenirs : Mon premier c’est Désir…
Du Cantique des cantiques aux désirs éperdus de ce troisième millénaire menacé, tout reste à fleur de mots.
Et à oser ensemble, au plus intime de soi.
Prière
Pour continuer notre promenade pour amateurs de poésie confinés, cette prière semble avoir été écrite par un grand croyant...et pourtant...
Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour
Et la blessure est encore vibrante,
Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour.
Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé
Et la brûlure est encor là qui tonne,
Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé.
Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil
Et votre gloire en moi s'est installée,
Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil.
Noyez mon âme aux flots de votre Vin,
Fondez ma vie au Pain de votre table,
Noyez mon âme aux flots de votre Vin.
Voici mon sang que je n'ai pas versé,
Voici ma chair indigne de souffrance,
Voici mon sang que je n'ai pas versé.
Voici mon front qui n'a pu que rougir,
Pour l'escabeau de vos pieds adorables,
Voici mon front qui n'a pu que rougir.
Voici mes mains qui n'ont pas travaillé,
Pour les charbons ardents et l'encens rare,
Voici mes mains qui n'ont pas travaillé.
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain,
Pour palpiter aux ronces du Calvaire,
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain.
Voici mes pieds, frivoles voyageurs,
Pour accourir au cri de votre grâce,
Voici mes pieds, frivoles voyageurs.
Voici ma voix, bruit maussade et menteur,
Pour les reproches de la Pénitence,
Voici ma voix, bruit maussade et menteur.
Voici mes yeux, luminaires d'erreur,
Pour être éteints aux pleurs de la prière,
Voici mes yeux, luminaires d'erreur.
Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,
Quel est le puits de mon ingratitude,
Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,
Dieu de terreur et Dieu de sainteté,
Hélas ! ce noir abîme de mon crime,
Dieu de terreur et Dieu de sainteté,
Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,
Toutes mes peurs, toutes mes ignorances,
Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,
Vous connaissez tout cela, tout cela,
Et que je suis plus pauvre que personne,
Vous connaissez tout cela, tout cela,
Mais ce que j'ai, mon Dieu, je vous le donne.
Car, en vérité, et cela est surprenant, l'auteur de cette magnifique prière s'appelle ...Paul Verlaine dans son recueil Sagesse !
Poésie anglaise (for all our English-speaking visitors)
Let me not to the marriage of true minds
Admit impediments. Love is not love
Which alters when it alteration finds,
Or bends with the remover to remove:
O no! it is an ever-fixed mark
That looks on tempests and is never shaken;
It is the star to every wandering bark,
Whose worth’s unknown, although his height be taken.
Love’s not Time’s fool, though rosy lips and cheeks
Within his bending sickle’s compass come:
Love alters not with his brief hours and weeks,
But bears it out even to the edge of doom.
If this be error and upon me proved,
I never writ, nor no man ever loved.
William Shakespeare, le sonnet 116 repris par Jane Austen dans son roman Sense and Sensibility
(portrait supposé)
Et encore pour les Poètes confinés !
Dans les bras de Morphée
Plongé dans un profond sommeil
Sur le sein de ma douce fée...
Je pose un baiser de vermeil
Plongé dans un profond sommeil
Près de cet être sans pareil,
Je glane ainsi quelque trophée,
Plongé dans un profond sommeil
Sur le sein de ma douce fée !
Tels des poissons dans un vivier
Enlacés dans un même rêve...
Nous ne craignons point l'épervier,
Tels des poissons dans un vivier
Blottis sur un lit de gravier,
Nous rêvons de lointaine grève !
Tels des poissons dans un vivier
Enlacés dans un même rêve !
Lorsque Morphée ouvre les bras,
C'est alors que je me réveille...
Nenni de poissons dans mes draps,
Lorsque Morphée ouvre les bras,
La fée hélas que j'aperçois,
C'est mon oreiller qui sommeille,
Lorsque Morphée ouvre les bras,
C'est alors que je me réveille !
Pierre Le Petit Galand †
Espoirs...avec nos Voeux pour 2021 !
et nous espérons, sauf évènements ou décisions officielles obligatoires
Les circonstances ont fait que les échanges de Voeux ont été bien pertubés...Nous regrettons tous la possibilité de se rencontrer pour vivre cette période en se rencontrant (également pour la traditionnelle galette des Rois pour fêter l'Epiphanie). Aussi, à l'image de plusieurs Associations, nous vous proposons de nous envoyer vos Voeux 2021 à partager par le moyen des commentaires (en dessous de cet article) ; des Voeux ont pu être déjà échangés entre vous par le circuit des mesageries internet, mais attention : du fait de leur envoi en nombres, ils ont été souvent classés en spam par les systèmes de protection et leur expéditeurs notés comme indésirables (longue liste de ceux qui ont échangés, déjà 15 au 6 janvier, en plus en destinataires visibles !).
Aussi nous vous recommandons d'utiliser le circuit commentaires du blog qui offre toutes les garanties nécessaires. Les Membres du Salon des Poètes de Lyon qui liront ce message de Voeux sont invités à en faire part aux autres. Et, bien entendu tout visiteur du blog est invité à partager ses Voeux avec nous (commentaires publiés après modération) en effet, ce système est un formidable instrument d'échanges offert pour remplacer les contacts habituels.
Manifestation en rouge
A la place de nos rencontres dominicales
Du fait des circonstances actuelles avec un méchant virus qui rôde dans les rues, nous ne pouvons plus vous présenter nos rencontres dominicales mensuelles avec animations musicales ou conférences et causeries : aussi nous vous proposons de rester dans la note par quelques propos littéraires illustrés.
La co-fondatrice du Salon, avec Emile Albert, Madame Jean Bach-Sisley, fut un personnage important de la vie littéraire et culturelle du début du XXième siècle : elle anima tant à Paris qu'à Lyon des Salons littéraires très fréquentés par les artistes et créateurs de l'époque.
Son œuvre fut considérable, la Bibliothèque de Lyon possède bon nombre de ses ouvrages, tant en prose qu'en vers, aussi bien en écriture personnelle qu'en parution de groupes. Je suis moi-même en possession d'une édition originale de l'un de ses ouvrages de poèmes en prose "Vitres et vitraux" dédicacé de sa main en 1927 à Marcel Rivière, futur grand résistant et signature importante du Progrès.
Et je vous en propose quelques extraits...
Au bord du lac
Le lac entre les coteaux boisés vibrait comme une strophe ; saphir liquide dans une coupe de bronze vert griffée par le soleil aux ongles d'or.
Le train courait le long de la berge, et tous nous regardions le lac, les collines molles, et le ciel resplendissant, nous disant que toute la Beauté était là, et que rien n'est plus grand que ta splendeur, Nature, et ton immuabilité.
Dans la portière s'encadrait un couple. Elle fixait au loin ses yeux profonds : l'eau brillante s'y reflétait, le soleil y dansait, mais elle ne voyait rien, car ses yeux étaient pleins de larmes .
Quand elle était entrée dans le wagon silencieux, surchauffé, j'avais pensé : "la pauvre créature !" Le front bas sous les cheveux rares, la robe usée, elle était sans charme, et sa jeunesse même paraissait pleine d'années. Lui, irradié de force, semblait couronné de rêve. Sans doute, ce rêve allait-il à cette belle étrangère qui, sous les dentelles, tout à l'heure, au quai de départ lui avait souri.
Aventure facilement devinée : le ménage modeste va passer quelques jours , longtemps attendus dans la station à la mode ; une idylle se noue, banale, entre la baigneuse riche, désoeuvrée et perverse, et le beau mâle ébloui, pris de vertige devant le luxe soudain révélé, les séductions insoupçonnées de l'élégance.
Puis la douleur de l'autre , l'humble, la laide qui aime, et sent qu'elle ne peut lutter ; douleur qui se contient, s'amasse dans l'âme et tout à coup, se cristallise dès l'ébranlement du train.
Oui cela sans doute, ou autre chose, mais sûrement l'écroulement d'un bonheur.
Les larmes coulaient, coulaient silencieuses. Il voulut l'attirer dans ses bras, elle le repoussa. Dominatrice la main virile s'abattit sur la poitrine qui palpitait , et saisit le sein libre sous la blouse flottante. Domptée par la brutale caresse, déjà reconquise dans sa chair, elle laissa les sanglots monter, révéler toute sa peine immense, le corps tremblait de souffrance et de désir, les mots de reproche et de passion jaillissaient pressés, dans un idiome inconnu ; et sa douleur sauvage lui faisaient une beauté. Alors, je sus, Nature, qu'il est quelque chose de plus grand que toi : le coeur qui souffre, et que plus profondes, plus mystérieuses que le lac sous le soleil d'été sont les larmes sous l'ardent Amour.
L'idéal
Sur le dur chemin de ma vie, une grande fleur blanche a poussé. A son calice j'ai mis mes lèvres, et ma bouche garde une saveur de miel. De ce miel, je me nourrirai désormais sur le chemin de la vie.
Sur l'aride chemin de la vie, une source fraîche a jailli. Dans son onde, j'ai lavé mon front, souillé de la poussière des routes, j'ai baigné mes paupières rougies par les veilles et par les larmes. La fraîcheur divine de la source rend l'air léger sur l'âpre chemin de la vie.
Sur l'obscur chemin de ma vie, une étoile brillante a lui. Son rayon a frappé mes yeux, las de se pencher vers le sol, et je m'en vais dans la lumière sur le chemin noir de la vie.
l'étang dans la carrière
"A mon amie, le grand sculpteur J.Bardey"
La mer est proche, mais on ne la voit pas ; on entend seulement sa claire confidence des jours de grand ciel limpide, et l'on perçoit l'odeur chaude de son repos.
La carrière abandonnée est un cirque allongé au fond duquel dort un large étang. Les assises rocheuses hautes et lisses tombent à pic dans l'eau si bleue qu'on dirait un immense saphir dans une monture fruste.
Pas une ride, pas un souffle sur la surface immobile.
Rouge, gris, vert, jaune, blanc ou pailleté de mica le rocher brûle sous le soleil, s'effrite meurt en menues parcelles dans l'onde recueillie, attentive et profonde.
Sur les cimes, les pins fument sous l'ardeur estivale, laissant couler leur sang âcre, éclater leurs fruits odorants ; l'âme des fleurs s'exaspère, l'arôme des cystes rôde et s'étire dans l'air embrasé, le grand soleil visite la carrière et plonge son dard au fond de l'étang solitaire. Comme un rayon d'amour au fond d'un oeil fasciné, il l'éclabousse d'or.
L'oeil, immense et bleu, est largement ouvert et ne voit rien, il est clair et ne reflète rien ; il ne connaît que le rayon qui le pénètre et la chaude odeur de la mer au repos.
On reste émerveillé devant ces poèmes en prose de celle à qui le Salon des Poètes de Lyon doit beaucoup, et dont les oeuvres restent fort méconnues...
Vous pouvez partager cet émerveillement en posant un commentaire comme vous le feriez oralement un dimanche après-midi !
(cet article est une reprise de plusieurs parutions précédentes et anciennes)
Gérard-Antoine Demon
A l'approche de Noel, connaissez-vous les centons ?
Bien entendu, cet article va passionner les membres érudits du Groupe d'études, et les autres...
ARome on appelait centon les morceaux de tissu dépareillés que les légionnaires cousaient l’un à l’autre afin de se fabriquer un sous-vêtement. (Ces centons n'ont rien à voir avec les santons des crèches provençales). Par la suite on nomma centon un jeu littéraire qui consistait à composer un poème original en partant de vers empruntés à l’œuvre de poètes différents.
En voici un exemple composé de vers enpruntés à 9 poètes !
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre (1) Où jadis, pour m’entendre, elle aimait à s’asseoir (2) Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir (3) L’air est parfois si doux qu’on ferme la paupière. (4)
Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme (5) Embaumant les jardins et les arbres d’odeurs. (6) Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs (2) D’autres vont maintenant passer où nous passâmes. (2)
Aux regards d’un mourant, le soleil est si beau ! (7) Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau (8) Que ne m’est-il permis d’errer parmi les ombres ? (9)
Maintenant, ô mon Dieu, que j’ai ce calme sombre (10) Il n’est rien de commun entre la terre et moi (11) Hélas ! en te perdant, j’ai perdu plus que toi ! (12)
Et les auteurs originaux de ces vers (en référence aux numéros indiqués) 1 - Lamartine Le lac 2 - Hugo Tristelle d’Olympio 3 - Beaudelaire Harmonie du soir 4 - Rimbaud Roman 5 - Albert Samain Il est d’étranges soirs 6 - Ronsard Comme on voit sur la branche 7 - Lamartine L’Automne 8 - Marceline Desbordes-Valmore Les Séparés 9 - La Fontaine Adonis 10 - Hugo A Villequier 11 - Lamartine L’Isolement 12 - Boileau A Iris |
Palmarès des lauréats de nos Concours 2020
Cet article est exceptionnellement long car il remplace notre cérémonie habituelle de remise des prix
Comme nous l'avons annoncé précédemment, notre remise annuelle des prix (ni le spectacle ni le buffet que certains, à commencer par l'auteur de ces lignes, pourront regretter) n'aura pas lieu, nous la remplaçons par cet article ! Tous les lauréats de nos Concours ont été avertis individuellement. Les lauréats ont été informés et ont reçu leur prix par courrier. Nous leur avons proposé de nous envoyer une photo et quelques lignes de présentation pour accompagner leurs textes primés.
Nous republions le palmarès complet de nos Concours 2019/2020 :
Et donc voici quelques-uns de nos lauréats (avec leurs autorisations):
CONCOURS ADULTES
1er prix de la section poésie libre : Christiane Joanny
Christiane joanny « Un jour je ferai » Toute une vie professionnelle avant de concrétiser ce rêve d’adolescente. Mais lequel ? Ecrire et mettre en scène, des pièces ou des textes courts, avec juste ce petit pas de côté modifiant l’éclairage du cœur des hommes dans toutes les situations de la vie… (www.aucreuxdeloreillecie.fr)
Avec le poème :
NAISSANCE
***
D’abord une explosion,
Silencieuse.
Puis une lame de fond,
Immobile.
Et toi,
Toi qui n’es pas encore,
Déjà tu obliges.
Implacables
S’imposent les tensions,
Chaos primitif du flanc en délivrance.
Des muscles s’arc-boutant,
Bleuissent la chair meurtrie
Avant de retomber, masses flasques,
Fugaces rémissions.
Au mitan de mon corps
S’écoulent en cadence
Les eaux originelles, visqueuses,
Caresse indécente.
Comme piétinements, des heurts pulsatifs
Scandent ta progression.
Turbulences,
Lassitudes et impatiences mêlées,
Ultimes spasmes avant le glissement,
Accalmie ...
A l’ombre de mon ventre,
Les saillies de ta forme.
Tu reçois tout :
L’air, l’eau, la lumière,
Ma joie.
Et moi,
Dans ta douleur,
L’offrande de ton cri.
2ième prix de la section poésie libre : Carole Regazzoni
Je suis née à Toulon dans le Var, le 23 février 1965. Je suis mariée et j’ai deux filles.
Grande rêveuse, hypersensible et idéaliste, j’ai toujours aimé écrire des poésies. Je me protège ainsi dans mes petites bulles en m’inventant un autre monde ou en transformant des faits qui me touchent en histoires.
J’ai commencé à participer à des concours à travers la France et constatant que j’obtenais des récompenses, je me suis lancée dans l’auto-édition en 2018.
Mes cinq recueils de poésie s’intitulent :
- Histoires de…
- Rimes Féminines
- Tartines à la confiture de comptines (public jeunesse)
- Le Temps des Cerises (Hommage à Montmartre)
- Mashairi ou l’odeur de l’Afrique (écrit suite à un voyage au Kenya).
Je travaille actuellement sur un nouveau projet. J’aimerais écrire la vie de Frida Kahlo, femme que j’ai toujours admirée, en vers.
Je fais partie du Cercle des Auteurs Bandolais depuis l’an dernier. Cette adhésion me permet de faire de jolies rencontres et de participer à des salons littéraires dans mon Département.
Ma page facebook : Le Monde Poésie de Carole Regazzoni
avec le poème :
Je l'ai dit : "Je t'aime !"
***
Je l'ai dit au vent pour qu'il te le souffle,
Mais le vent s'est trompé de direction.
Je l'ai dit à l'oiseau pour qu'il te le siffle,
Mais l'oiseau s'est envolé avec mes émotions.
Je l'ai dit à la pluie pour qu'elle te l'arrose,
Mais la pluie a lavé mon message et il a fondu.
Je l'ai dit aux vagues pour qu'elles te le bercent,
Mais les vagues ont noyé mes émois dans l'océan.
Je l'ai dit au chat pour qu'il te le miaule,
Mais le chat a croqué mon amour sournoisement.
Je l'ai dit au printemps pour qu'il te le fleurisse,
Mais le printemps a semé tous mes mots dans les champs.
Je l'ai dit à la chouette pour qu'elle te le hulule,
Mais la chouette a trouvé ça chouette et a tout gardé.
Je l'ai dit à tant de choses...
Je l'ai dit à qui... Oh, j’en oublie !
Je l'ai dit à la rose rouge,
Et seule la rose rouge a compris.
Alors, ton adresse je lui ai donnée
Pour que sur ton mur, à côté de ta porte,
A l'encre de ses pétales elle puisse taguer
Ce que mon cœur lui avait dicté,
Ce que je n'osais pas t'avouer.
Je l'ai dit : "Je t'aime !
mention pour la section poésie libre plus 1er prix section néo-classique plus 2ième prix nouvelles (précisions : les textes gardent leur anonymat lors de leur analyse et les jurés sont différents pour chaque section) : Juliane Roussel
Née le 18 février 1934 à Frontignan (Hérault),
Professeur honoraires de Lettres-Modernes, Officier des Palmes Académiques
Toute petite j’adorais les histoires que ma grand-mère me racontait. J’ai toujours été sensible à la magie du Verbe ! Puis, j’ai eu envie d’en inventer !
Divorcée, à 28 ans, seule avec mes trois enfants, j’ai été nommée dans la Nièvre loin de ma famille, privée de mon soleil du Midi, J’étais très occupée, mais pendant les longues soirées, je jetais sur un gros cahier bleu à spirales, mes peurs, ma révolte, mes espoirs, mes doutes. Écrire a été une thérapie pour moi !
À la retraite, tout encombrée de mes mains vides, j’ai découvert les concours littéraires. J’ai pu enfin écrire ! J’obtiens quelques prix, et j’en suis heureuse !
avec le poème 1er prix pour section néo-classique
Premier baiser
***
Vous m’avez extirpé de mon cocon douillet,
Une lumière crue, des voix assourdissantes …
C’est un monde inconnu : tout gelé, tout mouillé,
Vous tapotez mes fesses avec des mains géantes.
Je suis pesé, toisé, ausculté, puis vêtu !
J’ai froid, j’ai peur, j’ai mal dans cette vie nouvelle.
Je me sens tout petit, oublié et perdu
Je crie, ma voix m’effraie. Mais « Elle » ? Où est-Elle ?
Celle qui m’a gardé de longs mois dans son corps,
Celle qui me parlait, me chantait sa berceuse,
Me racontait sa vie ? Que je suis mal dehors !
Je cherche vainement sa gorge généreuse.
Mon petit corps glacé se réchauffe soudain
Une onde de bien-être m’envahit et m’inonde.
Quel délicieux plaisir ! Je suis près de son sein,
Je me sens apaisé dans cet étrange monde.
J’ouvre les yeux enfin, pour tout examiner
Et je vois ma maman : mais pourquoi pleure-t-elle ?
Mais soudain elle rit ! Elle embrasse mon nez !
Je suis bien dans ses bras, et je la trouve belle !
On se souvient toujours de son premier baiser,
Du baiser de sa mère, cette tendre caresse
Qui rassure et console le bébé épuisé,
De ce souffle léger, débordant de tendresse.
avec la nouvelle 2ième prix :
Le violon
***
Comme tous les jours, à sept heures, j’ouvre mes volets, le cœur battant à la pensée de le voir, de l’entendre : personne ! Le trottoir est vide !
Habituellement, tous les matins, il est là, de l’autre côté de la rue, assis sur le sol, son violon à côté de lui, un béret posé à ses pieds pour recevoir les oboles des passants.
Dès qu’il m’aperçoit, il m’adresse un signe amical de la main, puis saisit son violon. Il attend que j’ouvre ma fenêtre pour en jouer ! C’est toujours du Vivaldi ! Hier, dès les premières mesures du Printemps, je me suis sentie comblée par la gaieté du chant des oiseaux, le murmure des ruisseaux, le souffle de la brise…
Penchée sur mon balcon, je sens toujours une vague d’émotion me submerger dès les premières mesures. Je ne suis certes pas une mélomane expérimentée, mais pour moi, cet homme, ce vagabond est un grand artiste !
Voilà plus d’un an, treize mois exactement, que ce musicien vient jouer en face de ma maison. Il est toujours là pour m’accueillir lorsque j’ouvre mes volets,
Au début, sa présence m’irritait, son attention me mettait mal à l’aise, il me faisait même un peu peur ! Avec ses cheveux longs, ses joues hâves mal rasées, ses vêtements en loques, il n’avait pas l’air rassurant. Les voisins partageaient mon appréhension et nous avions prévenu la police. Pendant deux jours, il n’était plus venu, mais le troisième jour, quand j’avais ouvert ma fenêtre, il m’avait adressé un petit signe amical avec la main, avait saisi son violon et j’avais été plongée immédiatement dans la torpeur de la chaleur de l’été. Je voulais partir, mais je m’étais laissé bercer par le balancement langoureux de la ritournelle introductive et j’avais attendu la fin du morceau pour rentrer.
Certains voisins lui jettent quelques pièces parfois, moi je n’ai jamais pu : entre lui et moi, c’est quelque chose qui n’est pas monnayable, j’ai l’impression que je l’offenserais si je lui faisais l’aumône : c’est lui qui m’offre un cadeau quotidien !
L’autre jour, j’étais tellement émerveillée par son interprétation de « L’Hiver » que j’ai eu envie de partager mon enthousiasme avec Nicolas, mon mari. Il s’est contenté de grogner « Il est encore là, ce violoneux ! » J’ai été un peu déçue qu’il ne comprenne pas mon émotion ! Dès le début de ce morceau, j’avais été conquise, pourtant, nulle mélodie, presque aucun rythme, mais quelle harmonie ! Chaque nouvel accord était une surprise !
Et, aujourd’hui, il n’est pas là ! L’estomac serré, j’ai l’impression d’un vide. Où est-il ? Et s’il ne revenait plus ?
Je me prépare rapidement à déjeuner, mais je n’ai pas faim. Je me sens seule ! Nicolas commence très tôt le matin. Nous ne nous voyons que le soir.
En sortant, je contourne ma maison pour voir si mon musicien n’est pas plus loin, dans cette même rue. Ma recherche est vaine.
J’arrive mal à me concentrer au travail et je décide de prendre l’après-midi en congé. Devant un grand magasin Monoprix où de nombreux clochards, se rassemblent, je pourrais peut-être l’apercevoir ? Pas un seul violoniste ! Un vieux mendiant me regarde en souriant, Je lui donne cinq euros et lui demande s’il ne connaîtrait pas un violoniste.
D’une voix éraillée, il appelle une femme, une autre clocharde et lui pose la question. Elle me regarde durement et me fait comprendre que ses informations ne sont pas gratuites : je sors un autre billet !
« Je pense que c’est Felipe ! Il joue du violon comme un Dieu ! »
Elle ne tarit pas d’éloges sur lui.
« Mais alors, s’il était reconnu comme un grand artiste, comment est-il devenu un …(j’hésite) un sans- abri ?
- Personne n’est à l’abri de connaître la rue ! De nos jours, on distribue largement les passeports pour la misère ! Tout s’enchaîne très vite. Un soir, tu vas te coucher, tu as des projets, une vie, une famille, des ambitions et le lendemain, tu te réveilles et comme sous un mauvais coup de baguette magique, tout a disparu : et tu te retrouves à la rue. »
Une quinte de toux l’interrompt, elle se retourne et crache sur le sol.
« C’est pareil pour Felipe et moi, nous ne pourrons jamais sortir de cette putain de galère !! Et lui, la Police l’a embarqué hier, des bourges se sont plaints : sa musique les gêne ! »
Des injures contre la police, contre les bourges s’élèvent autour de moi.
« Et il paraît qu’il n’est pas prêt de sortir le Felipe !
Un tonnerre d’imprécations salue cette remarque. Je remercie la vieille femme et je fuis, effrayée, mal à l’aise, honteuse.
Les jambes tremblantes, le cœur battant à un rythme fou, je me laisse tomber sur un banc du petit square. Je suis bouleversée à l’idée de ne plus voir …Felipe ! Ne plus l’attendre, tous les matins, ne plus l’écouter avec ravissement, ne plus éprouver cette émotion qui me submerge, et puis, ce petit geste amical, la main levée vers moi, comme tout cela va me manquer !
Et maintenant il est en prison, et en prison pourquoi ? Pour avoir joué divinement de la musique ? et son violon ? Le lui a-t-on laissé dans sa cellule ? Je ne peux retenir mes larmes. Je hais ces voisins qui ont porté plainte !
Un homme qui passe devant moi fredonne, moqueur, « Chagrin d’amour ne dure qu’un instant … »
Suis-je amoureuse de Felipe ? Non, ce n’est pas possible ! Je ne lui ai jamais adressé la parole ! L’amour platonique ? Je n’ai plus quinze ans !
Troublée, je me décide à rentrer, je n’ai pas vu le temps passer, mon mari doit m’attendre !
Nicolas a préparé le repas. Je lui avoue que je n’ai pas faim et que je vais me coucher. Inquiet, il pose sa main sur mon front :
« Tu es peut-être un peu fiévreuse ! Mais rassure-toi, tu pourras te reposer demain matin, tu ne seras plus ennuyée par ce violoneux en face de la chambre. Je suis allé à nouveau porter plainte à la police, en leur disant qu’il te harcelait et comme il n’a pas respecté les mesures d’éloignement, il en a pris pour un bon bout de temps ! Tu seras tranquille enfin !
1er prix section classique pour Monique Lepetit
Ce sont mes petites-filles qui m’ont donné envie de raconter des histoires…Elles ont grandi, donc plus de comptines ! Mais le pli était pris et j’ai continué à écrire, cette fois, pour les grands.
J’ai rejoint il y a quelques années le Salon Des Poètes de Lyon qui m’a soutenue, encouragée.
J’ai publié « L’anémone et l’ancolie »(2015), « l’arche de Noé »(2018), « Les fleurs de l’hellébore »(2020), et reçu des prix de la Société des Poètes Français.
Je suis très heureuse de voir récompensé ce poème évoquant l’incendie de Notre-Dame, qui nous a tant attristés.
Merci beaucoup. Pensées à tous.
Monique Lepetit
avec le poème :
Mais il reste deux tours…
***
On l’admirait, l’aimait ! Comment imaginer
Que par un soir d’avril brûlerait Notre Dame,
La vieille cathédrale au cœur de la Cité,
Qui veillait sur Paris, son histoire, son âme !
Parisiens atterrés n’en croyaient pas leurs yeux !
Tel désastre semblait une chose impossible
Et pourtant ils voyaient, pétrifiés, malheureux,
Sidérés, s’amplifier l’incendie invincible !
Celle que l’on aurait voulu toujours garder
S’embrase … En un instant sa charpente est en flammes.
La flèche qui vacille alors va s’effondrer
Symbole anéanti brisant toutes les âmes !
Le monde entier s’émeut ! Paris est consterné !
En songeant que demain, flânant aux bords de Seine
On ne la verra plus, on a le cœur serré.
Paris sans Notre Dame ! Indicible est la peine !
Le chef- d’œuvre de pierre à maints titres sacré,
Siècles d’art et de foi s’envolant en fumée !
On croyait tant acquise à jamais sa beauté !
Ce triste soir d’avril me laisse inconsolée …
C’était au mois d’avril .Un an s‘est écoulé.
Dans la nef et le chœur, le vide et le silence.
Titanesque défi, Notre-Dame à sauver !
Mais il reste deux tours et toujours… l’espérance !
Monique Lepetit
mention pour la section classique : Tino Morazin
VIVRE AUPRÈS DE TOI
***
Hier, j'ai retrouvé ce délicat sourire
Très vite reconnu dans le vaste univers
Tant sa grâce peut sourdre au seul bruit d'un bon vers
Qu'une plume amoureuse a bien voulu t'écrire.
Puisque ta longue absence aiguise mon propos
Ce poème simule une oeuvre solennelle
Quelques larmes de joie éclairent ta prunelle,
Et si ton pur éden fleurissait mon repos ?
Enfin, nous habitons à cette même adresse
Où la paix, d'un pas noble, épouse le bonheur,
Cupidon, sans son arc, mettant un point d'honneur
À bénir notre couple, or plus rien ne le presse.
Sur Terre, mille maux, fatiguent les humains,
Satan, joue, ricane, habilement se venge
Fait croire à tel naïf qu'il est toujours un ange
Puis cache en vérité de tristes lendemains.
Nous voguons désormais sur la seule rivière
Dont le courant contient ce nectar capiteux
Qui déjà nous enivre, et nous berce tous deux,
La tombe se transforme en divine civière.
Car Polymnie émue, embaume nos deux corps,
Chacun ayant trouvé son éternelle rime
Avec force raisons à son autre s'arrime,
L'amour n'offre-t-il pas de merveilleux accords ?
De longue date éblouie par la poésie, c'est en 2014 qu'elle découvre ce plaisir à jongler avec les mots, ce formidable jeu que la poésie permet.
Alors, toujours en pleine admiration de la nature, des animaux, des êtres humains, elle écrit des poèmes, des chansons, qu'elle rassemble dans quatre recueils et bientôt un cinquième:
À l'étoile de nos pas, fin 2020 / Ombres et lumières, 2019 / À la semelle des petits souliers, 2017 / Tourbillon, 2015 / Vents dominants, 2014
avec le poème :
À pas de saison
***
Aux cordes du printemps, se pose l’hirondelle,
Son trémolo joyeux annonce la nouvelle :
La floraison aux champs revit l’allegretto.
Si la contrebasse veut jouer en solo,
Résonnez violon, alto, violoncelle !
Les archets de l’été glissent la pastorale.
Si chantent piano les moineaux en chorale,
Si grondent les nuages d’un sourd vibrato,
L’air tremble sous l’orage arrivant crescendo.
Sous l’azur plus clément, change la musicale.
Tourbillonnent au vent les violons d’automne,
Au son du clavecin, une feuille fredonne
L’adagio de son vol, l’oiseau pianissimo,
Dans leur valse commune allant decrescendo,
Couronnée de couleurs, la partition frissonne !
Se pose à pas neigeux la note de l’hiver,
S’accroche à une blanche et la double, se perd,
Puis, en pizzicato dans les foyers crépite.
L’allegro des flocons voltigeant précipite
Le silence du temps riant à ciel ouvert.
Or la nature entière est à son diapason,
Jouant des concertos jusqu’à pas d’horizon,
Leur écho cheminant s’enrichit et palpite,
Et le plein air embaume alors de la pépite,
L’œuvre que Vivaldi fit à pas de saison.
mention pour section néo-classique : Yves Renaud
Né en 1946 d'un père artisan graveur d'art sur bois (travail avec Foujita, Leonor Fini et... Dali), j'ai baigné dans les arts depuis toujours.
Je me suis d’abord lancé dans la peinture, avec l'envie de... goûter aux différentes techniques (huile, acrylique, aquarelle, fusain, pastel…), devenue source d’illustration pour illustrer mes recueils de poésie, ce qui m’a fait découvrir que S'OUVRIR À TOUTE LA PLANÈTE DES ARTS OUVRE LES HORIZONS DE TOUS NOS SENS ! Seconde découverte: Montherlant ayant reporté le 1er que Eternité et Etreinte étaient des anagrammes, toute ma poésie est distribuée en deux parties: Humains face à la Nature et Humains face à face.
Une de mes devises: Il faut savoir garder du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. (inspiré de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)
J’ai aussi l’honneur d’être lauréat de 60 prix de poésie, publié dans la revue Diérèse et dans les anthologies annuelles Flammes Vives et Dossiers d’Aquitaine.
avec le poème :
LA FILEUSE ET LA VIE
***
à I. K. J.
Au crépuscule, à la croisée
abritant des gemmes discrets
dessous une tresse étoilée,
une fée m’a dit ses secrets
Au plus profond de sa pensée
dans le flambeau des souvenirs,
ses sentiments vont leur filée
pour ne jamais s’évanouir
Dans son regard une lumière
moelleuse comme du mohair
enflamme d’or une clairière
où des poèmes honorent l’air
Les chants préservés dans sa tête
sont tels des songes de chevreaux,
et ses fibres préparent la fête
des pelotons et des fuseaux
Le cristal de sa cantilène
apprivoise tous les oiseaux,
sa senestre anime la laine
la dextre se rit des ciseaux
Dévidant son fil à l’envi
notre Circé rit du mystère –
trace infime dans l’infini –
de la beauté de notre Terre.
1er prix nouvelles pour Christine Durieu
Je me présente donc : Christine Durieu (Grognet) née le 7 décembre 1953 à Rouen.
Avec plus de 500 oeuvres à mon actif depuis 2008 (poèmes, nouvelles, etc...), j'ai été primée plusieurs fois :
- Prix d'honneur en 2014 pour mon oeuvre poétique : "Perles d'une âme" (recueil de 52 poèmes) par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence,
-Flamme de bronze en 2014 pour un poème libre : "Le bonheur n'est plus..." par Flammes Vives,
-Premier accessit en 2015 pour : "Histoires de nulle part" (recueil de 25 contes et nouvelles) par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence,
-Premier accessit en 2016 pour ma nouvelle fantastique : "Céline ou la vie continue" par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence, suivie de petits contes.
-Premier accessit en 2017 pour la suite de cette nouvelle : "Céline ou le courage d'une mère" par cette même académie, suivie de petits contes.
Certains de mes poèmes figurent dans les recueils : anthologie poétique de Flammes Vives de 2015 et 2017.
avec les textes suivants :
AU DELA DU DESERT…
***
Je me trouvais en plein désert à mille lieues de tout campement.
La faim et la soif me tenaillaient depuis longtemps. J’étais perdu, désespéré !
Je titubais comme un homme ivre au milieu des dunes à perte de vue. J’avais perdu toute notion de temps et de lieu. Il était midi. Le soleil dardait ses rayons cruels sur le sable brûlant. La chaleur devenait insupportable. Il ne me restait plus que quelques gorgées dans ma gourde. Usant mes dernières forces, je tombai à genoux. J’allais sûrement mourir ici seul, absolument seul…
Mon regard s’attarda sur un bout de sable devant moi. Et je vis une fleur minuscule aux couleurs étincelantes qui me fixait de ses deux petits yeux myosotis.
Je crus que je délirais et que bientôt la mort me délivrerait.
- Bonjour toi ! Je peux t’aider ?
Je sursautai au son de ce mince filet de voix. Je regardai à nouveau. Une petite fleur venait de me parler ! Je n’en crus pas mes oreilles. Elle était bien là, souriante.
- S’il te plait, reste avec moi ! J’ai besoin de quelqu’un. Je suis toute seule comme toi !
-Mais comment es-tu arrivée jusqu’ici ? Lui demandai-je péniblement, sentant le ridicule de cette conversation s’installer entre nous.
- Et toi, comment as-tu fait pour venir jusqu’à moi ? Tu sais, j’ai juste besoin d’un peu d’eau pour vivre et puis j’ai besoin de toi aussi !
Je trouvais cette situation absurde. Je parlais à une fleur dans le désert. Elle avait besoin d’eau et aussi de moi !
Détachant ma gourde avec lenteur, je l’approchai de sa petite tête parfumée et lui versai doucement quelques gouttes de mon précieux liquide. Ma gourde était vide maintenant !
Elle se mit à grandir à vue d’œil et je pouvais voir ses yeux en face des miens. Elle s’approcha de moi et m’embrassa sur la joue, un baiser de fraicheur inattendue !
Je vacillai et tombai dans un énorme trou noir. Après tout, ce n’était pas difficile de mourir !
Un bien être fou m’envahissait. Les yeux clos, je savourais cet instant délicieux. Le paradis, j’étais au paradis ! Du fond de ma conscience, j’entendis des voix parler une langue inconnue.
Etais-je déjà avec des anges ?
J’ouvris les yeux. Un homme enturbanné de bleu me passait un linge mouillé sur le visage.
D’autres hommes étaient assis autour de nous. Des chameaux blatéraient non loin de là.
Une tente avait été dressée au-dessus de nos têtes. J’étais donc vivant ! Je me souvenais à peine d’une conversation avec une fleur. Je crois que j’avais été au bord de la folie. J’étais passé très près de la mort. Je buvais avidement l’eau que l’on me donnait. Je repris un peu de force.
Les touaregs levèrent leur campement improvisé.
Je me retrouvai juché sur un chameau, maintenu en arrière par des bras solides.
Un dernier regard sur l’endroit où j’avais failli mourir. Une petite fleur aux yeux d’azur me regardait et me souriait avec malice…
-« Julien ! Julien !... »
De très loin, j’entendis quelqu’un m’appeler par mon prénom.
Je me retournai et ne vis que le visage impassible de celui qui me maintenait fermement.
Il était grave et inexpressif. Son regard portait bien au-delà du désert.
Le soleil se couchait. Ses reflets d’or scintillaient sur le sommet des dunes de sable.
La caravane s’étirait sur une cinquantaine de mètres. Je ne savais où on allait mais je me remettais dans les mains de mes sauveurs. Inch’Allah !
Le jour baissait rapidement et la nuit s’installait.
Le chef touareg, à deux chameaux devant moi, fit un geste. Toute la caravane s’arrêta. Des hommes descendirent de leur bête et commencèrent à dérouler des tentes dans un espace bien délimité.
Mon ange gardien, qui avait sauté de sa selle, fit agenouiller son chameau puis me prit dans ses bras avec précaution pour m’installer devant un feu à peine allumé. J’étais admiratif de la vélocité des tâches de chacun. En un temps record, les tentes furent montées.
Sur le feu bouillait déjà de l’eau dans un grand chaudron où nageaient des morceaux de viande.
Il faisait nuit noire. Seule, la lueur de notre feu devait se voir de fort loin car nous étions maintenant dans une grande plaine.
Je ne comprenais pas ce qu’ils se disaient. De temps en temps, leur regard glissait vers moi et ils me dévisageaient avec curiosité en souriant de toutes leurs dents blanches.
J’étais assis au milieu d’eux et je me sentais vraiment en sécurité. Je poussai un soupir de soulagement. Un des hommes se leva et me mit une couverture sur les épaules. La température chutait. On me présenta, dans une écuelle en étain, le ragoût de viande que je dévorai avec mes doigts. Mes forces revenaient. Le thé brûlant me réconforta.
C’était fantastique de se sentir vivant !
Jamais, dans mon appartement parisien, je n’aurais imaginé une telle aventure !
Je pensais à tous ces hommes qui avaient vécu ainsi pendant des siècles comme ces touaregs.
Mon ange gardien vint se camper devant moi et me fit comprendre par gestes que je devais aller dormir. Il m’aida à me relever car mes jambes s’étaient ankylosées mais je pus marcher sans peine.
Nous nous dirigeâmes vers une petite tente dressée à mon intention, à l’écart des autres.
Je m’allongeai sur une couverture et m’endormis aussitôt.
La vision de la petite fleur bleue m’apparut tout à coup.
- Julien ! Julien !…
Quelqu’un m’appelait et cet écho résonnait dans ma tête. Je me réveillais doucement comme sortant d’une profonde léthargie.
Deux grands yeux me fixaient. Son visage me frôlait presque. Je voulus le toucher de ma main droite mais elle demeura inerte.
Tout s’embrouilla…Je rebasculai dans mon propre « désert ».
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UN MOIS AUPARAVANT :
En vacances chez des amis savoyards, nous venions de faire l’ascension du col du Ronzier.
Debout au bord de l’arrête de l’aiguille, au-dessus du précipice, j’admirais le formidable point de vue sur la vallée qui s’offrait à moi. J’étais arrivé le premier ! Seul au milieu de cette nature encore préservée !
Tout en savourant ma victoire, j’entendis des pas derrière moi. Sans me retourner, je dis en m’extasiant :
-C’est MA-GNI-FI-QUE !
Je sentis une violente poussée dans mon dos. Je tombai dans le vide en hurlant de surprise.
Je me débattis et tentai de me raccrocher aux maigres arbustes sauvages. Mon corps désarticulé bondissait de rocher en rocher. Une douleur fulgurante s’empara de tout mon être. Je ne vis plus que l’obscurité et puis plus rien.
Dans une chambre d’hôpital, une femme attentive veille sur un homme couché dans un lit.
Seul, le bruit du respirateur crève le silence, associé aux nombreux pousse-seringues clignotants au petit jour naissant.
Entouré de tuyaux, il semble dormir paisiblement. Des balafres sillonnent son visage ainsi que des hématomes multiples et ses bras sont recouverts de pansements.
Le visage de la femme se penche sur lui. Ses deux grands yeux, couleur myosotis, sont noyés de larmes. Mais elle se reprend et l’embrasse tendrement en murmurant :
- Julien ! Je suis là ! J’ai besoin de toi !
Sur une table traîne un journal ouvert.
En gros titres :
TENTATIVE D’ASSASSINAT DE JULIEN OLLIVIER
LE MAITRE DU SUSPENSE !
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EPILOGUE : SIX MOIS AUPARAVANT
Des assassinats en chaîne avaient beaucoup secoué la population parisienne et même le pays tout entier, juste avant les fêtes de Noël. La police se heurtait à un processus identique mais le meurtrier ne laissait aucun indice sur les scènes de crime. C’était des crimes « parfaits ». Et les victimes n’avaient aucun lien entre elles. Comme si elles étaient choisies au hasard sur le chemin du tueur.
Julien Ollivier, en tant qu’écrivain de romans policiers et d’une renommée internationale s’était penché sur ce cas unique qui donnait bien du fil à retordre au procureur de la république.
Avant la parution de son nouveau bestseller : « DES CRIMES PLUS QUE PARFAITS », il s’était mis dans la peau de l’assassin et avait parfaitement compris le mobile qui le poussait à accomplir ses horribles forfaits. Il l’avait expliqué avec force détails dans son nouveau livre.
Le tueur était tombé par hasard sur le livre nouvellement paru dans une librairie parisienne, près de chez lui. Il l’avait acheté et s’était rapproché de l’écrivain qui, ce jour, était présent pour la dédicace de son œuvre, dans cette même librairie.
Les deux hommes avaient discuté longuement d’une façon tout à fait sympathique et étaient tombés d’accord sur des sujets concernant l’intrigue et le mobile.
Tout en traînant dans le magasin, il avait feuilleté le livre et avait été fort surpris de la clairvoyance de Julien. Craignant qu’on ne le découvre et se sentant percé à jour, il avait suivi le romancier jusque chez lui et avait obtenu pas mal d’informations à son sujet en interrogeant les voisins, flattés d’avoir une célébrité dans leur quartier.
Il mit son plan à exécution le jour où Julien partit chez ses cousins savoyards…
CONCOURS POEMES COURTS
1er prix : Evelyne Montangerand
Mal au monde
J’ai mal au monde,
Tonnerre qui gronde,
Cœur de métal !
Ça frappe,
Ça tape.
Le torchon brûle,
La misère hurle…
Si seulement
Une pluie de douceur,
Venait éveiller les cœurs,
Pour qu’on entende alors
Un monde meilleur.
BONSOIR,
Tout d'abord un grand merci pour l'attribution de ce prix !
Je suis d'accord pour partager le poème sur votre site et votre lettre, ci-joint le poème et la photo !
Pour parler de moi, juste vous dire que déja petite j'écrivais des petites histoires ; ensuite au collége j'ai rencontré un professeur de francais qui nous a encourager à écrire, je lui dois ce gout révélé.
J'aimerais aussi citer DANA LANG,bibliothécaire,écrivain,poète et conteuse, décédée ce 22septembre 2020.
J'étais son auxiliaire de vie et c'est elle qui m'a poussée à participer à ce concours.
Hélas, elle n'aura pas su le résultat...
Aujourd'hui je suis contente que mon poème soit partagé, c'est dommage de n'écrire que pour soi-même ! Si ça aide à évacuer ses émotions, j'espère qu'il peut parler à d'autres..
CONCOURS JEUNES POETES
1er prix cours élémentaire : Pacôme Legros-Mazier
pour le poème :
Arc en ciel
***
Vert
Pareil à l’herbe
Rouge
Pareil aux roses
Transparent
Pareil à l’Evian
Marron
Pareil à la terre
Violet
Pareil à la violette
Rose
Pareil à Lili Rose
Toutes ces couleurs
Vont se mélanger
Pour faire une couleur d’arc en ciel…
Pacôme – juin 2020
1er prix cours moyen/6ième : Lili-Rose Legros-Mazier
pour le poème :
Les animaux de mon jardin
***
Avec la laine de mon mouton
Je peux faire mes pulls avec du coton
Avec mes poules au long cou
On coud une belle écharpe pour maman poule
Avec mes lapins qui courent partout
On s’amuse bien surtout
Avec mes poissons et mes têtards
On peut se coucher tard
Avec mes pigeons on s’envole
Vers de nouveaux horizons sans école
Avec les alpagas de la campagne
On va au-delà des montagnes
Avec mes ânes Hermès et Aladin
C’est la fin de l’histoire de mon jardin…
Lili Rose – juin 2020
1er prix 5ième/4ième/3ième : Camille Lacharme
pour le poème :
L'Anorexie
***
c'est cette étrange maladie
que l'on nomme l'anorexie
venue de nul part
elle surgit tel un guépard
au tout début
cela reste de simple refus
puis petit à petit
elle t'entraîne jusqu’à l'infini
elle te perd et fait de toi
une fine brindille à l'air sournois
tu es avide
tu ne sais plus qui des deux décide
les moments où elle te laisse respirer
deviennent rares et désirés
ainsi commence le chantage
du sport contre un bout de fromage
entraînée dans ce tourbillon
tu obéis et réponds
tu n'en peux plus
tu t'épuises et deviens nue
Tu veux que ça s'arrête
et que cela se stoppe dans ta tête
Tout doucement tu t'éteins
pensant parfois à ton bien
puis sans que tu le veuilles
elle te place dans un cercueil
mais tu résistes,
tu te relèves et persistes
et à force de tomber
tu finis par y arriver
au bout de nombreuses années
tu as enfin gagné.
Camille Lacharme
2ième prix 5ième/4ième/3ième : Thelma Durand
avec le poème :
Mort douce
***
J’ouvre les yeux une dernière fois
Je regarde
La ville triste
Ville sombre
Ville sans pitié
Ville déchaînée
Je ferme les yeux
Je me calme
Un grand ciel bleu plein d’espoir arrive
Les oiseaux et les prairies sont là
Le silence est là toujours là
Je ne veux plus ouvrir les yeux
Je préfère le silence, le calme
C’est la mort
Mort douce, paisible et calme
Sans bruit rien que le silence et la nature
Thelma DURAND
Nous remerçions infiniment les lauréats qui ont répondu à notre demande, nous autorisant ainsi à publier leur photo, leur présentation et leur texte primé en cette remise de prix virtuelle ; bien sûr il manquera le contact humain, le spectacle et le buffet, mais contentons-nous de ce minimum ! Et soyez prudents...
Nous vous rappelons notre message du 26 octobre : Par suite d'un changement de personne dû à la pandémie, une erreur nous a mis devant l'impossibilité de retrouver le nom du concurrent ayant envoyé et gagné le 2e prix de poésie classique dont le titre est «Pour toujours ». Nous lui demandons de bien vouloir se faire connaitre par l'intermédiaire du module "contacter l'auteur" (en haut de la colonne de gauche) en justifiant sa participation par le numéro de code choisi et le premier vers de son poème. Nous le (ou la) remercions tout en nous excusant de ce contretemps !
Quant au spectacle prévu, il s'agissait du groupe Mélouna and co qui nous avait déjà enchantés lors de la remise des prix 2019...quelques photos souvenirs pour ambiancer cet article et vous donner une impression de direct (virtuel) :
et vous pouvez participer à la fête derrière votre écran par un commentaire