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Le Salon des Poètes de Lyon

Le Salon des Poètes de Lyon
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Le Salon des Poètes de Lyon
  • Vous aimez la littérature et les belles poésies ? A Lyon des rencontres mensuelles avec scènes ouvertes : musiciens, conteurs, chanteurs, conférenciers, des Concours de poésie francophones annuels...
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Et pour TOUT savoir : http://www.salonpoeteslyon.fr/summary

Derniers commentaires
12 août 2021

Nouvelles de l'été

Plusieurs Membres du Salon sont partis en croisière sur un pédalo collectif, mais dans un mois ils seront de retour...

vacances

 

la poésie n'est-elle pas une histoire de pieds ?

12 août 2021

Pour les Poètes impatients...: le programme de la Saison 2021/2022

Oh bonheur, nous pouvons vous annoncer la reprise de nos activités poétiques dès le mois d’octobre prochain. 

Que dire de ces mois si particuliers dont nous avons tous souffert…que ce soient ceux qui ont été atteints par la maladie ou ceux qui ont vu partir leurs proches, ou ceux dont l’isolement a été difficile….personne n’en sort intact. 

L’écriture et la poésie ont continué et contribué à maintenir des liens forts entre nos adhérents; un grand mercià tous ceux qui ont pensé aux autres et ont fait relais pour donner des nouvelles bonnes ou mauvaises, dans un entrelacs amical et sincère. 

Alors bien sûr le virus continue son chemin hélas, mais nous allons tout faire pour protéger au mieux ceux qui nous feront le plaisir de réinvestir nos vendredis d’écriture et nos dimanches de retrouvailles…. 

Qu’on se le dise et qu’on le crie bien fort….

Le Salon des Poètes rouvre ses portes  !!!! 

Poétiquement vôtre

Maryse Cornet Carayol

Présidente du Salon des Poètes de Lyon

bach

euh...non...il y a visiblement une erreur iconographique : portrait de la Présidente-fondatrice du Salon, madame Bach-Sisley...


 

Les rendez-vous du Salon des Poètes

Saison 2021-2022

salle de nos rencontres dominicales

Entrée non adhérents  : 7 euros (gratuit pour les Membres)

À la SALLE DE LECTURE DE LYON

39 bis Rue de Marseille – 69007 LYON (près de l'ancien immeuble Citroen)

Tram T1 ou Bus 35 – Arrêt Rue de l’Université


 

Mardi 19 octobre 2021 (avec pass et masques car restaurant)

16 h 30  - Assemblée générale annuelle

au Café des trois Rivières

2 place des Terreaux – 69001 LYON (l'accès en est facile à pied, en trottinette ou par hélicoptère)

(il sera nécessaire pour chacun de consommer une boisson pour nous permettre d’utiliser gratuitement cette salle privatisée en étage)

19h30- repas typiquement Lyonnais au Café des Fédérations- (avec pass et masques)

9 rue Major Martin- 69001 Lyon

pour ceux qui le désirent

(inscription en septembre)


Samedi 27 novembre 2021 

Remise des prix

Domaine Lyon Saint Joseph (ancien séminaire de Lyon devenu résidentiel, pour en savoir plus : 

Domaine Lyon Saint-Joseph (domaine-lyon-saint-joseph.fr)

38 Allée Jean-Paul II, 69110 Sainte-Foy-lès-Lyon )

15h - une partie musicale ponctuera les remises de prix aux lauréats avec le groupe  Mélouna & Co

 Vers 18h un buffet conclura l’après midi

19h30- repas des poètes sur réservation (papillon d’inscription en septembre)


Dimanche 12 décembre 2021  annulé

14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon

Récital de notre ami JEFF


 Dimanche 9 janvier 2022  annulé

14h30/18h30 – Salle de lecture de Lyon

Chantal FALLETTO - Antoine HERMANTVoix et piano JAZZ avec le partage de la galette et le tirage des Reines et Rois


Dimanche 13 février 2022 

14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon.

La Saint Valentin étant toute proche nous sommes en train de peaufiner un après midi poétique " très amoureux" avec ... mimis et masques pensez y déjà et préparez vos plumes  !

 Poésies amoureuses pour tous


Dimanche 13 mars 2022 

14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon

Conférence d’Anne Chantal Berger  :

Une ombre rayée…

Violette Maurice, déportée-Résistante


Dimanche 10 avril 2022 (premier tour élection présidentielle)

14h30/18h30 – Salle de lecture de Lyon

Spectacle préparé par « La valise aux rimes »


Dimanche 15 mai 2022

 14h45/18h30 – Salle de lecture de Lyon

Jérôme Rappo, poésies et chansons


Samedi 11 juin 2022

 la Sortie annuelle de l'année dernière fut annulée à cause d'un pangolin chinois, le projet est donc maintenu pour cette année

avec la visite guidée du Musée Jean Couty Lyon à Saint Rambert

puis repas de clôture de saison


rappel de notre Garde des Sous

N'OUBLIEZ PAS DE REGLER VOS COTISATIONS EN OCTOBRE 2021 ! NOUS VOUS EN REMERCIONS PAR AVANCE 

Cotisations 2021-2022 (d'octobre 2021 à juin 2022)

Individuel : 32 euros

Couple : 46 euros

Étudiant/Personne en difficulté : 15 euros

Adhérent lointain : 20 euros

Groupe d’Études : 6 euros

(militaires, femmes enceintes et familles nombreuses : tarif sur demande )

Payables par chèque à adresser

au Trésorier Pierre PLATROZ

332 rue du Bourg 69380 DOMMARTIN


Nos nouveaux concours de Poésie francophone 2022

pour Jeunes et adultes, Haïkus et Poèmes Courts, Mignardises

 seront ouverts à la rentrée 2021-2022 avec publication des règlements

 


 

 BLOG DU SALON

Si vous voulez avoir de plus amples renseignements sur le Salon et ses activités, voir les photos de ses manifestations, lire les poèmes primés des adhérents du Salon, et bien d’autres gourmandises poétiques, nous vous donnons rendez-vous sur le site 

 le site du Salon est  : http://www.salonpoeteslyon.fr/


 

INFO COVID

Depuis le 21  juillet  2021 et jusqu'au 15 novembre 2021 inclus (SAUF PROLOGATIONS), le pass sanitaire est obligatoire pour accéder à tous les événements ou lieux recevant au moins 50  personnes. Ce sont tous les lieux prévus pour des activités culturelles, sportives et de loisirs ainsi que les foires ou salons professionnels.

Dans le détail, les lieux concernés sont  :

  • les salles d'auditions, de conférences, de projection, de réunions  ;

  • les salles de concerts et de spectacles  ;

Et ceci n'empêche pas de continuer au mieux le port d'un masque, le gel hydro-alcoolique et les gestes dits barrières et même après le 15/11, car il ne faut pas se faire d'illusion, le virus est à l'état latent pour longtemps !

notre controleur de pass-sanitaire

boudymasqué

 


 

8 juillet 2021

La Légende personnelle

J'avais publié ce texte sur mon blog personnel en mai 2020, mais je pense qu'au début des vacances, ce pourrait être un superbe exercice pour ceux qui ont la passion d'écrire.
Paulo Coelho dans son livre L'Alchimiste, qui devint un best-seller avec des millions d'exemplaires vendus dans 22 pays, parlait de la LÉGENDE PERSONNELLE de chacun. Ceci est une clé dans son livre qui en contient bien d'autres plus ou moins cachées...
Nous vivons dans un monde qui se morfond, qui, dans son ensemble, a perdu la notion de simple joie de vivre. Un monde où tout est concurrence, où les gagnants le font savoir aux perdants, enfin à ceux qu'ils pensent être perdants.
Bien sûr, bien souvent ils le sont, par le manque de Bonheur, le manque d'Amour, le manque de santé, le manque de richesse, le manque de travail, et en cherchant bien on pourrait encore trouver une multitude de manques...
La tristesse de vivre, la solitude, la maladie, la pauvreté, le chômage, tels sont les maux qui frappent, souvent durement, une multitude de gens et tout cela est agravé en ces mois de Mars, Avril 2020.
Tout cela ils l'ont affronté, ils l'affrontent dans leur vie de tous les jours et c'est devenu une triste habitude. Et pourtant qu' y a-t-il de nouveau qu'il leur reste à accomplir ? Malgré tous ces tracas, la VIE.
Il n'y a rien de plus beau que tout cela, ils doivent apprendre, il faut leur apprendre que demain encore le soleil luira pour tout le monde, donnant un espoir chaque jour renouvelé et cela malgré les tracas de la vie quotidienne. A chaque malheur, petit ou grand, s'opposent des bonheurs, petits ou grands ; s'il le faut, contentons-nous des petits bonheurs et réjouissons-nous en, ils peuvent grandir et devenir de grands bonheurs.
MAIS le constater ne suffit pas, il ne faut pas rester passif mais agir : il ne suffit pas en cette période dramatique qui touche le Monde entier de dire "ça ira mieux demain". A l'image des singes chinois ils ne veulent voir, ne rien dire et ne rien entendre. Le déni a un prix : déjà 140000 morts connus en date du 17 avril 2020 et une crise économique comme le Monde n'en a jamais supporté, nous attend (déjà 22 millions d'Américains au chomage en un mois). Certains diront : ah oui mais faut pas être négatif...CELA NE SUFFIT PAS ! Le Monde doit inventer un nouveau paradigme pour remplacer la mondialisation actuelle,abandonner l'idée d'être le plus beau, le plus fort, le plus riche et ne plus vivre PAR les autres mais POUR et AVEC les autres.
Et tout cela fait partie de la La légende personnelle de chacun, revivons notre passé, imaginons un livre, un grand livre où tout est inscrit et chacun sera étonné de sa propre vie, de la quantité considérable de pages qui est déjà écrite et qu'il doit continuer à écrire en faisant évoluer, circonstances obligent, ses options de vie.
Point n'est besoin de faire appel à l'extérieur, tout est en soi...A chacun de le trouver, d'abord réfléchir, seul, puis agir...avec les autres.
Et cela pourrait être le sujet d'un devoir de vacances : essayer de reconstituer sa légende personnelle en remontant le plus loin possible dans le temps. Des praticiens de l'accompagnement, souvent nouvelageux, guident sur ce chemin...moyennant finances...ors, cela chacun peut le faire tranquillement chez soi, sans même avoir besoin de regarder son ego dans un miroir. Je voyage ainsi dans mon temps en le pratiquant souvent et j'expliquai cela à une amie thérapeute qui me répondit : mais c'est ce que je fais faire à mes patients !. Et il est bon d'ouvrir un cahier ou un carnet pour le noter, avec de la patience on est surpris à quel point les souvenirs reviennent, pas toujours en ordre chronologique, d'où l'intérêt de noter. Donc, si le coeur vous en dit, prenez le temps pour ce bon devoir de vacances...
Gérard-Antoine Demon
(je suis remonté à ma période de la poussette, mais une photo m'énerve : je ne me souviens pas quand et où elle a été prise)

 

 

7 juin 2021

Bénin chante Cadou, réédition avec compléments

J'adore l'immense poète que fut René-Guy Cadou, j'adore le chanteur Môrice Bénin : cadeau !

cadou

avec Hélène !

voir en commentaire précision importante

MAIS :

Morice Benin, est un chanteur, auteur-compositeur-interprète français, né à Casablanca au Maroc le 21 juillet 1947 et mort à Die le 19 janvier 2021.

et pour le plaisir j'ajoute un extrait de son site spécifique :

L’œuvre de Cadou le poète a été rêvée, aimée, habillée de musique, et sera chantée par des poètes.

Car poètes ont été tous les auteurs de ce spectacle…

C’est une entreprise risquée de chanter l’œuvre écrite d’un autre…

Sauf quand l’osmose est évidente par-delà la mort de l’un, quand la rencontre est aussi éclatante et émouvante.

René-Guy Cadou (1920-1951), poète charnel et lumineux, pétri des soucis et angoisses de son temps, être de rêves et de racines, violent dans ses infinies caresses, amoureux de l’amour… ne pouvait rencontrer que des frères.

Pour ceux qui ignorent encore tout de lui, quelle merveilleuse rencontre que ce spectacle, fervent et savoureux comme son verbe.

Morice Benin, tendre et virulent, plus de trente disques, des livres, des essais, des milliers de kilomètres parcourus sur les routes de la Chanson…

Et (momentanément) délaisse les siens pour se mettre au service de l’autre. La tessiture de la voix, la personnalité de l’homme s’accordent étonnamment avec les mots, la musicalité d’une écriture.

Ces textes, Benin les a habillés d’une musique qui porte le verbe sans prendre le pas sur lui, en retrouvant sa ligne mélodique profonde.

Et de cette lente plongée poétique, l’on ressort comme harmonieux, avec l’étonnement d’avoir fait une rencontre importante…

Françoise Morvan


Cadou, le sourcier

Cadou nous a imaginé vivants, aujourd’hui…

C’est pour cela qu’il nous a désignés dans l’un de ses plus beaux poèmes :

 « Pour plus tard »,

Comme s’il avait pu percevoir, un demi-siècle par avance, notre quête…
Sa poésie irrigue notre toundra intérieure. Elle ne nous lâchera plus !

Elle demeure source d’évidence s’écoulant à travers la roche, sur le calcaire de notre résignation, là où bruissent un silence et une solitude solaires.
Les mots de Cadou n’existent alors que pour nous ramener à cet essentiel que nous n’aurions jamais dû délaisser ne serait-ce qu’un seul instant : Le foisonnement bienfaiteur d’une nature souveraine, la flammèche amoureuse rendant supportables nos existences chaotiques, la bolée de cidre amicale pour faire trinquer humour et fidélité… Le tout pressentant un sens qu’à défaut d’autre chose, nous appelleront divin, aux antipodes des conforts religieux et plaçant l’être en face de la grande question du sens de l’existence…

C’est cela la poésie de Cadou : Elle nous relie par un fil invisible à tous les « A » fondateurs : Arbre, Amour, Amitié, Absolu… et Allégresse en prime.

Comme s’il n’avait été qu’un grand frère-explorateur revenant de derrière le couchant en nous débroussaillant des pans entiers de ciel pur…

Morice Benin


Lettre d’Hélène Cadou

« … Quels mots trouver pour vous dire l’intense fraternité éprouvée l’autre soir avec un public dont l’enthousiasme et l’émotion étaient infiniment perceptibles pour moi qui, dans l’ombre, René à mes côtés comme parlant chaque vers, chaque murmure, vous écoutais offrir sa peine, sa joie, ses cris portés par votre voix, votre musique, comme si vous les ressentiez à chaque minute au présent… C’était cela, grâce à cette magie du talent et de la vocation profonde, tout était au présent : la table de Louisfert  et la parole murmurée, grandissante, qui dépasse les murs et envahit les cœurs.

Vous donnez, parce que vous le ressentez au plus vrai, la force de cette parole à tous et la musique si belle emporte loin le message… Merci au plus vrai… Comme à un frère de René, je vous dis ma fidèle amitié »

Hélène Cadou, le 17 janvier1991 : Première au Forum des Halles de Paris.


Ce qu’en dit la presse…

« Une voix incomparable pour chanter la poésie d’un certain René-Guy Cadou, cet instituteur de Loire Atlantique mort en 1951 à l’âge de 31 ans, que Morice Benin a merveilleusement mis en musique, ce qui donne des chansons d’une beauté, d’une profondeur et d’une richesse rares.

« Les morts jeunes sont aimés des dieux…»

Morice Benin, lui, est aimé des hommes et des femmes de notre temps, particulièrement de ceux et des celles, tous âges confondus, qui pour l’entendre, le déguster, se sont retrouvés en grand nombre à l’auditorium. Sur les visages des spectateurs, une attention extrême, une admiration sans faille, une complicité de tous les instants. Morice Benin mérite la note maximum.

Et l’admiration, finalement, va avec la même passion discrète et intimiste au poète mort « dans la fleur de son âge », et à son talentueux interprète. Ils sont indissociables pour le cœur et la raison… »

Micro, « Le Dauphiné libéré »


« Dès les premières minutes, Morice Benin sait installer une émotion qui ne retombera pas. Rien de passéiste pourtant dans ce récital : mis en musique avec beaucoup de talent, les textes de l’auteur ressortent avec une urgence, une actualité, une véhémence toutes nouvelles…

Installé devant un bureau, le chanteur allume une bougie et écrit dans la pénombre. Une bande diffuse des chants d’oiseaux, les cloches de l’église, et le grattement de la plume sur le papier. Cette brève mise en scène crée une ambiance complice. De superbes parties de guitare (Dominique Dumont) enchâssent les couplets, et la voix sait parfaitement faire ressortir les phrases-chocs qui ponctuent les poèmes. « Je n’ai que les droits du plus faible… »

Morice Benin sait pourtant préserver une part de mystère, susciter des interrogations chez les spectateurs. Il a ouvert de nouvelles pistes dans la compréhension de l’œuvre du poète, dont on a pas fini de faire le tour. »

J.-P. B., « L’éclaireur »


« … Aussi rigoureux, rares et talentueux que soient les spectacles et les disques de Morice Benin, il faut entendre cet artiste exceptionnel de vive voix. Rarement cette expression n’eut plus de sens qu’au sujet de Benin chantant Cadou. Le timbre vif et chaud installe un climat de qualité partout où il se produit… Charnels, simples, accessibles, ces poèmes n’ont pas fini de toucher les générations d’aujourd’hui et de demain qui ne le connaissent pas. … Parions que ce sera grâce à des chanteurs comme Morice Benin que la voix de Cadou continuera de ce faire entendre au cours de ce siècle.

 Grand prix de l’Académie Charles Cros, Morice Benin a réalisé un prodigieux travail autour du poète… »

A. Thimel


 le site : http://moricebenin.fr/ où vous pouvez lire ses écrits et même acheter ses CD



 

18 mai 2021

Le Salon des Poètes de Lyon fait le tour du monde...

100

29 avril 2021

Rencontre

Voici une promenade dans la Sagesse : cette Sagesse est partie prenante, comme la Poésie, de la Littérature et de la Culture en général et impose une grande humilité...Je l'ai constaté maintes fois. Il me fut donné, à plusieurs reprises, de faire des rencontres avec quelques personnes sortant du commun, dont certains de très haut niveau : voici l'un de ces personnages.

Une amie aidait dans le village du Bois d'Oingt un vieux monsieur, pour sa cuisine et son ménage. Souvent elle me disait combien c'était un personnage passionnant et qu'elle aurait aimé que je le connaisse.

L'occasion vint un jour où il décida d'organiser un repas de dimanche avec ses vieux copains du village. On se retrouva donc six ou sept autour dune belle table dressée à l'ancienne, nappe blanche, joli service d'assiettes, de verres et d'argenterie, avec mon amie comme cuisinière et serveuse. La grande salle de séjour était, elle aussi à l'ancienne, on peut dire surannée, avec des tableaux anciens, des vitrines débordantes de livres et de documents, et chose spectaculaire, des piles de dossiers énormes posés en haut de bibliothèques et s'élevant presque jusqu'au plafond !

Ce vieux monsieur était un noble vieillard à la couronne de cheveux blancs tel qu'un homme aimerait devenir, prenant son temps pour réfléchir puis pour parler, et visiblement il était fatigué par l'âge et un peu dépassé par ses autres convives qui échangeaient sur les potins des autres vieillards du pays et sur des souvenirs quelconques mais importants pour eux.

Il me proposa et demanda à mon amie de nous servir le café sous le grand arbre du jardin, loin des conversations futiles. Mais me direz-vous, qui était-il ? Un très vieux professeur de philosophie ayant enseigné une grande partie de sa vie dans une Université de Paris ! Vous imaginez la sagesse de ses propos. Je lui parlai de mes propres passions, la poésie, la recherche historique, l'architecture sacrée, les religions. Ainsi se passa notre entretien dans ce jardin agréable, puis les autres convives arrivèrent et... notre conversation s'arrêta. Ce grand jardin entourait une superbe maison bourgeoise de trois étages dont il était propriétaire avec deux de ses frères dont l'un était concertiste de réputation internationale, vivant dans le même village. Jacques, c'était son prénom, occupait quant à lui le rez-de-chaussée de la maison.

L'après-midi passa trop vite, puis je rentrai chez moi. Le lendemain je reçus un coup de téléphone de mon amie qui me dit que notre conversation avait tellement plu au vieux professeur qu'il voulait absolument me revoir, mais tranquillement sans les autres. Et je revins...Il m'expliqua que les piles de dossiers étaient des thèses de philosophie dont il avait supervisé la rédaction et l'exécution, ainsi que d'autres qu'il avait eues à juger à l'Université de Paris.

La conversation continua sur les tableaux accrochés au mur, surtout sur l'un d'entre eux, une Vierge à l'enfant datant vraisemblablement du XVI-XVII ième siècle : il eut un sourire et alla chercher un énorme carton rempli de dossiers et de feuilles écrites de sa main. Car, d'après ses doutes, ce tableau était un original d'un Maitre italien, dont une copie se trouvait au musée de Montpellier ! Et cela venait conforter le commentaire et l'analyse que j'en avais fait à l'instant ! Nous échangeâmes alors longtemps sur le différents indices ...parmi cette grande pièce pleine de trésors.

Puis, dans le jardin, sous l'arbre protecteur,  il me parla de Philosophie, de la Sagesse et insista sur le Sophisme des Philosophes grecs, conversation où je percevais son érudition et aussi, justement, sa sagesse !

Cette double rencontre fut vraiment merveilleuse.

Quelques temps après j'appris que, tombé malade, notamment en raison de son grand âge, il avait été hospitalisé. Et il partit ainsi.

Gérard-Antoine Demon

16 avril 2021

Un voyage dans la mythologie grecque

Comme vous êtes toujours confinés et grands amateurs de la Poésie, donc de la Culture en général, je vous propose aujourd'hui un voyage dans ma mythologie...


 

Après avoir mené la révolte contre Cronos, mon père Zeus et ses deux frères se partagèrent l'Univers. Mon oncle Poséidon reçut l'Empire des Mers, Hadès les Enfers et mon père se réserva l'Olympe, occupant de ce fait le Palais des Dieux.

Une fois installé sur son trône, il décida de prendre une épouse, et son choix se porta sur Héra : elle accepta et devint la femme du maître de l'Olympe. Je naquis ainsi de leur union et fut appelé Héphaïstos. Il est à remarquer qu'avec mon frère Arès, nous fûmes les deux seuls enfants légitimes de Zeus et Héra, nos autres demis frères et sœurs Athéna, Apollon, Artémis, Hermès et Dionysos étant tous issus d'unions illégitimes de notre père.

Les chroniques de l'époque disent que j'étais un enfant sain, solide et vigoureux. Cependant j'avais un énorme défaut : contrairement aux habitudes de l'Olympe, j'étais laid, affreusement laid. Ma mère eut honte de cette tare contraire aux normes de l'esthétique, et décida que je ne pouvais pas rester dans ce lieu et me chassa du ciel. Elle me jeta hors de l'Olympe, je tourbillonnai une journée entière dans le ciel pour tomber, à l'heure du coucher de Hélios, sur une petite île de la mer Égée, Lemnos au large de Troie. Je tombai mal et en touchant le sol me cassai une jambe. Heureusement, de braves femmes habitaient là, elles me recueillirent pendant 9 ans dans une grotte et me soignèrent, mais ne purent me guérir tout-à-fait et ainsi je restai définitivement boiteux.

Je compensais ce défaut physique par mon intelligence et mon sens artistique. Ayant rencontré un nain forgeron, il m'apprit son métier. Je commençais par fabriquer des colliers, des bijoux, des bracelets : je les offris en guise de remerciements aux femmes qui m'avaient recueilli et soigné. Je fis de rapides progrès et aimant faire des cadeaux, j'entrepris de fabriquer des articles de qualité que j'offrais aux membres de ma famille et à leurs amis : des flèches pour Apollon et sa sœur Artémise, un sceptre en or pour mon père, une faucille pour Déméter ainsi que des armures pour Héraclès et Achille. J'entrepris même la construction en série de fauteuils magiques que j'offris à chacun des Dieux, leur permettant ainsi de se rendre par eux-mêmes à leurs assemblées.

hépha rubenstableau de rubens/wikipédia

 

Toutes mes actions vinrent logiquement aux oreilles de Zeus qui se prit à regretter le geste de rejet lors de ma naissance. Il décida de me nommer Dieu du Feu et Maître des Cyclopes. Après cette nomination, je pouvais enfin revenir dans l'Olympe parmi les miens. Mais lors de mon retour, ils me firent un accueil ironique, même ma mère me reçut avec un air moqueur. Je remerciai mon père de ma nomination et me jetant à ses pieds, je lui demandai l'honneur d'avoir une épouse. Il refusa, prétextant que toutes les déesses étaient déjà mariées.

Bien déçu, je retournai dans mon domaine. Après avoir réfléchi, il me vint une idée et je me mis au travail. Je fabriquai un trône extraordinaire orné de parures magnifiques, et revenu dans l'Olympe, je l'offris à ma mère Héra et retournai chez moi. Héra s'installa sur le trône mais ne put s'en relever, immobilisée par une nuée de fils invisibles ! Elle appela du secours, tous les Dieux accoururent pour la délivrer, mais sans succès. Héra décida de me faire chercher par Arès puis Dionysos qui m'enivra, j'arrivai dans une Olympe bouleversée mais posai mes conditions : je délivrerai ma mère que si j' obtenais la promesse de mon mariage avec une déesse, mais pas n'importe laquelle, la plus belle Aphrodite. Ma demande fut acceptée et je délivrai ma mère.

Il faut dire que mon métier avait considérablement progressé, la qualité de mon travail faisait que je recevais des commandes de tous côtés, des Dieux, des demis-Dieux et même des mortels.

On m'attribue ainsi et entre autres  :

la ceinture d'Aphrodite, les armes d'Achille, les sandales ailées de Persée, la cuirasse d'or d'Héraclès, les flèches d'Artémis et Apollon, les flèches d’Éros...

Mon installation de l'île de Lemnos étant devenue insuffisante, et devant passer du stade artisanal au stade industriel, je pris possession des cavernes du volcan de la nymphe Etna dans l’île de Sicile, utilisant le cratère du volcan en guise de forge. Je fis appel à des ouvriers spécialisés, une centaine de cyclopes dont le plus célèbre était Polyphème. Ces travailleurs infatigables n'avaient pas, certes , un physique très agréable : d'une taille colossale, avec un corps velu, une barbe hirsute, une chevelure broussailleuse, avec un seul œil au milieu du front caché par d'épais sourcils.

La charmante et volage Aphrodite, frêle et délicate, ne put supporter cette vie souterraine parmi les brasiers , avec le bruit des forges, des marteaux sur les enclumes et de tels ouvriers...

Elle me trompa notamment avec Arès, mais Apollon jaloux m'en prévint : je tressai alors un immense filet pour capturer les deux amants et conviai tous les Dieux au spectacle. Mais ils moquèrent de moi et furieux je retournai dans mon domaine. De sa rencontre avec Arès, Aphrodite eut un fils Éros et elle me quitta pour se réfugier à Chypre.

J'eus également des démêlés avec Apollon, mon oncle Hadès s'étant plaint des succès médicaux du fils d'Apollon, Asclépios à Zeus ; ce dernier se servit alors de ma foudre pour frapper et détruire Esculape. Apollon pour se venger prit l'arc et les flèches dont je lui avais fait cadeau pour exterminer mes Cyclopes. Et il fut exilé hors de l'Olympe par Zeus.

Hephaistost

temple d'Héphaïstos à Athènes/wikipédia


 

J'étais connu dans tout le monde antique, également à Rome sous le nom de Vulcain, on m'a aussi surnommé le diable boiteux et encore de nos jours j'en porte le nom et les stigmates... comprenne qui saura car tout est relatif...

Gérard-Antoine Demon

2 avril 2021

Un document en hommage à la co-fondatrice du Salon

haikusisley

et nos différents articles pour en savoir plus sur elle :

https://www.canalblog.com/rechercher/posts/bach%20sisley%20site%3Awww%2Esalonpoeteslyon%2Efr

bachsisley

 

17 mars 2021

Chronique de notre Garde des Sous

cotisations

malle trésor

3 mars 2021

Ca va être le Printemps (des Poètes confinés)

Du 13 au 29 mars 2021

Édition 2021
Le Désir

L’affiche de la 23e édition du Printemps des Poètes, signée Sarah Moon, est désormais disponible à la commande.

printemps

Édition 2021
Le Désir

Quelle profonde inquiétude, quel désir d’autre chose,
Autre chose qu’un pays, qu’un moment, qu’une vie,
Quel désir, peut-être d’autres états d’âme…

S’exclamait Fernando Pessoa sous le masque d’Álvaro de Campos. En portugais aussi, le désir nous relie aux étoiles. Tout droit tombé des astres et des regrets latins : desiderare qui vient de sidus, sideris.
Comme un ciel étincelant d’absences. Une aimantation vitale. Un souhait ancestral, jamais élucidé, jamais rassasié, jamais exaucé.

Alors oui, après L’Ardeur, La Beauté et Le Courage, voici venu le Printemps du Désir.

Des longs désirs de Louise Labé aux désirs obstinés d’Olivier de Magny. Du désir de gloire des chansons de geste jusqu’au rude chemin des plus hauts désirs de René Daumal. De l’anéantissement, qui mène au rien du nirvana, jusqu’au désir sans fin d’Éros.

Depuis le grand désir du plaisir admirable de Pernette du Guillet jusqu’au fragile et subreptice désir de vivre d’Alejandra Pizarnik, en passant par l’amour réalisé du désir demeuré désir qu’est le poème pour René Char. De Philippe Desportes, qui entendait Avoir pour tout guide un désir téméraire, jusqu’au plus sentimental spleen d’Alain Souchon, qui nous a mis en tête refrains et souvenirs : Mon premier c’est Désir

Du Cantique des cantiques aux désirs éperdus de ce troisième millénaire menacé, tout reste à fleur de mots.

Et à oser ensemble, au plus intime de soi.

Sophie Nauleau

sur le PDF suivant vous trouverez une bibliographie sur le désir : bibliographie_sur_le_d_sir (lien)
et comme d'habitude le Salon des Poètes de Lyon participe activement à cette opération.
25 février 2021

Prière

Pour continuer notre promenade pour amateurs de poésie confinés, cette prière semble avoir été écrite par un grand croyant...et pourtant...

 

Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour

Et la blessure est encore vibrante,

Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour.

Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé

Et la brûlure est encor là qui tonne,

Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé.

Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil

Et votre gloire en moi s'est installée,

Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil.

Noyez mon âme aux flots de votre Vin,

Fondez ma vie au Pain de votre table,

Noyez mon âme aux flots de votre Vin.

Voici mon sang que je n'ai pas versé,

Voici ma chair indigne de souffrance,

Voici mon sang que je n'ai pas versé.

Voici mon front qui n'a pu que rougir,

Pour l'escabeau de vos pieds adorables,

Voici mon front qui n'a pu que rougir.

Voici mes mains qui n'ont pas travaillé,

Pour les charbons ardents et l'encens rare,

Voici mes mains qui n'ont pas travaillé.

Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain,

Pour palpiter aux ronces du Calvaire,

Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain.

Voici mes pieds, frivoles voyageurs,

Pour accourir au cri de votre grâce,

Voici mes pieds, frivoles voyageurs.

Voici ma voix, bruit maussade et menteur,

Pour les reproches de la Pénitence,

Voici ma voix, bruit maussade et menteur.

Voici mes yeux, luminaires d'erreur,

Pour être éteints aux pleurs de la prière,

Voici mes yeux, luminaires d'erreur.

Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,

Quel est le puits de mon ingratitude,

Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,

Dieu de terreur et Dieu de sainteté,

Hélas ! ce noir abîme de mon crime,

Dieu de terreur et Dieu de sainteté,

Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,

Toutes mes peurs, toutes mes ignorances,

Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,

Vous connaissez tout cela, tout cela,

Et que je suis plus pauvre que personne,

Vous connaissez tout cela, tout cela,

Mais ce que j'ai, mon Dieu, je vous le donne.

 

Car, en vérité, et cela est surprenant, l'auteur de cette magnifique prière s'appelle ...Paul Verlaine dans son recueil Sagesse !

21 février 2021

Poésie anglaise (for all our English-speaking visitors)

Let me not to the marriage of true minds
Admit impediments. Love is not love
Which alters when it alteration finds,
Or bends with the remover to remove:
O no! it is an ever-fixed mark
That looks on tempests and is never shaken;
It is the star to every wandering bark,
Whose worth’s unknown, although his height be taken.
Love’s not Time’s fool, though rosy lips and cheeks
Within his bending sickle’s compass come:
Love alters not with his brief hours and weeks,
But bears it out even to the edge of doom.
If this be error and upon me proved,
I never writ, nor no man ever loved.

w s

William Shakespeare, le sonnet 116 repris par Jane Austen dans son roman Sense and Sensibility

(portrait supposé)

 

 

11 février 2021

The last 100 visitors


in summary : welcome and thank you

100 us

 
27 janvier 2021

Et encore pour les Poètes confinés !

dans les archives du Musée de Charleville-Mézières

rimbaudet si vous cliquez dessus, vous le lirez en grand format

8 janvier 2021

Dans les bras de Morphée

 

Plongé dans un profond sommeil

Sur le sein de ma douce fée...

Je pose un baiser de vermeil

Plongé dans un profond sommeil

Près de cet être sans pareil,

Je glane ainsi quelque trophée,

Plongé dans un profond sommeil

Sur le sein de ma douce fée !

 

Tels des poissons dans un vivier

Enlacés dans un même rêve...

Nous ne craignons point l'épervier,

Tels des poissons dans un vivier

Blottis sur un lit de gravier,

Nous rêvons de lointaine grève !

Tels des poissons dans un vivier

Enlacés dans un même rêve !

 

Lorsque Morphée ouvre les bras,

C'est alors que je me réveille...

Nenni de poissons dans mes draps,

Lorsque Morphée ouvre les bras,

La fée hélas que j'aperçois,

C'est mon oreiller qui sommeille,

Lorsque Morphée ouvre les bras,

C'est alors que je me réveille !

 

Pierre Le Petit Galand †

 

5 janvier 2021

Espoirs...avec nos Voeux pour 2021 !

voeux1et nous espérons, sauf évènements ou décisions officielles obligatoires 

voeux2Les circonstances ont fait que les échanges de Voeux ont été bien pertubés...Nous regrettons tous la possibilité de se rencontrer pour vivre cette période en se rencontrant (également pour la traditionnelle galette des Rois pour fêter l'Epiphanie). Aussi, à l'image de plusieurs Associations, nous vous proposons de nous envoyer vos Voeux 2021 à partager par le moyen des commentaires (en dessous de cet article) ; des Voeux ont pu être déjà échangés entre vous par le circuit des mesageries internet, mais attention : du fait de leur envoi en nombres, ils ont été souvent classés en spam par les systèmes de protection et leur expéditeurs notés comme indésirables (longue liste de ceux qui ont échangés, déjà 15 au 6 janvier, en plus en destinataires visibles  !).

Aussi nous vous recommandons d'utiliser le circuit commentaires du blog qui offre toutes les garanties nécessaires. Les Membres du Salon des Poètes de Lyon qui liront ce message de Voeux sont invités à en faire part aux autres. Et, bien entendu tout visiteur du blog est invité à partager ses Voeux avec nous (commentaires publiés après modération) en effet, ce système est un formidable instrument d'échanges offert pour remplacer les contacts habituels.

24 décembre 2020

Manifestation en rouge

colèrenoelCAR IL N'Y A PLUS DE CHEMINEES A L'ANCIENNE

et quand c'était le bon temps :

père noel

malgré les circonstances, passez un joyeux Noel dans la joie, la bonne humeur et le partage convivial !

15 novembre 2020

A la place de nos rencontres dominicales

Du fait des circonstances actuelles avec un méchant virus qui rôde dans les rues, nous ne pouvons plus vous présenter nos rencontres dominicales mensuelles avec animations musicales ou conférences et causeries : aussi nous vous proposons de rester dans la note par quelques propos littéraires illustrés.


 

La co-fondatrice du Salon, avec Emile Albert, Madame Jean Bach-Sisley, fut un personnage important de la vie littéraire et culturelle du début du XXième siècle : elle anima tant à Paris qu'à Lyon des Salons littéraires très fréquentés par les artistes et créateurs de l'époque.

jean bach-sisley

Son œuvre fut considérable, la Bibliothèque de Lyon possède bon nombre de ses ouvrages, tant en prose qu'en vers, aussi bien en écriture personnelle qu'en parution de groupes. Je suis moi-même en possession d'une édition originale de l'un de ses ouvrages de poèmes en prose "Vitres et vitraux" dédicacé de sa main en 1927 à Marcel Rivière, futur grand résistant et signature importante du Progrès.

vitraux1

vitraux2

Et je vous en propose quelques extraits...

 

Au bord du lac

Le lac entre les coteaux boisés vibrait comme une strophe ; saphir liquide dans une coupe de bronze vert griffée par le soleil aux ongles d'or.

Le train courait le long de la berge, et tous nous regardions le lac, les collines molles, et le ciel resplendissant, nous disant que toute la Beauté était là, et que rien n'est plus grand que ta splendeur, Nature, et ton immuabilité.

Dans la portière s'encadrait un couple. Elle fixait au loin ses yeux profonds : l'eau brillante s'y reflétait, le soleil y dansait, mais elle ne voyait rien, car ses yeux étaient pleins de larmes .

Quand elle était entrée dans le wagon silencieux, surchauffé, j'avais pensé : "la pauvre créature !" Le front bas sous les cheveux rares, la robe usée, elle était sans charme, et sa jeunesse même paraissait pleine d'années. Lui, irradié de force, semblait couronné de rêve. Sans doute, ce rêve allait-il à cette belle étrangère qui, sous les dentelles, tout à l'heure, au quai de départ lui avait souri.

Aventure facilement devinée : le ménage modeste va passer quelques jours , longtemps attendus dans la station à la mode ; une idylle se noue, banale, entre la baigneuse riche, désoeuvrée et perverse, et le beau mâle ébloui, pris de vertige devant le luxe soudain révélé, les séductions insoupçonnées de l'élégance.

Puis la douleur de l'autre , l'humble, la laide qui aime, et sent qu'elle ne peut lutter ; douleur qui se contient, s'amasse dans l'âme et tout à coup, se cristallise dès l'ébranlement du train.

Oui cela sans doute, ou autre chose, mais sûrement l'écroulement d'un bonheur.

Les larmes coulaient, coulaient silencieuses. Il voulut l'attirer dans ses bras, elle le repoussa. Dominatrice la main virile s'abattit sur la poitrine qui palpitait , et saisit le sein libre sous la blouse flottante. Domptée par la brutale caresse, déjà reconquise dans sa chair, elle laissa les sanglots monter, révéler toute sa peine immense, le corps tremblait de souffrance et de désir, les mots de reproche et de passion jaillissaient pressés, dans un idiome inconnu ; et sa douleur sauvage lui faisaient une beauté. Alors, je sus, Nature, qu'il est quelque chose de plus grand que toi : le coeur qui souffre, et que plus profondes, plus mystérieuses que le lac sous le soleil d'été sont les larmes sous l'ardent Amour.


 

L'idéal

Sur le dur chemin de ma vie, une grande fleur blanche a poussé. A son calice j'ai mis mes lèvres, et ma bouche garde une saveur de miel. De ce miel, je me nourrirai désormais sur le chemin de la vie.

Sur l'aride chemin de la vie, une source fraîche a jailli. Dans son onde, j'ai lavé mon front, souillé de la poussière des routes, j'ai baigné mes paupières rougies par les veilles et par les larmes. La fraîcheur divine de la source rend l'air léger sur l'âpre chemin de la vie.

Sur l'obscur chemin de ma vie, une étoile brillante a lui. Son rayon a frappé mes yeux, las de se pencher vers le sol, et je m'en vais dans la lumière sur le chemin noir de la vie.


 

l'étang dans la carrière

"A mon amie, le grand sculpteur J.Bardey"

bach statue

La mer est proche, mais on ne la voit pas ; on entend seulement sa claire confidence des jours de grand ciel limpide, et l'on perçoit l'odeur chaude de son repos.

La carrière abandonnée est un cirque allongé au fond duquel dort un large étang. Les assises rocheuses hautes et lisses tombent à pic dans l'eau si bleue qu'on dirait un immense saphir dans une monture fruste.

Pas une ride, pas un souffle sur la surface immobile.

Rouge, gris, vert, jaune, blanc ou pailleté de mica le rocher brûle sous le soleil, s'effrite meurt en menues parcelles dans l'onde recueillie, attentive et profonde.

Sur les cimes, les pins fument sous l'ardeur estivale, laissant couler leur sang âcre, éclater leurs fruits odorants ; l'âme des fleurs s'exaspère, l'arôme des cystes rôde et s'étire dans l'air embrasé, le grand soleil visite la carrière et plonge son dard au fond de l'étang solitaire. Comme un rayon d'amour au fond d'un oeil fasciné, il l'éclabousse d'or.

L'oeil, immense et bleu, est largement ouvert et ne voit rien, il est clair et ne reflète rien ; il ne connaît que le rayon qui le pénètre et la chaude odeur de la mer au repos.


On reste émerveillé devant ces poèmes en prose de celle à qui le Salon des Poètes de Lyon doit beaucoup, et dont les oeuvres restent fort méconnues...

Vous pouvez partager cet émerveillement en posant un commentaire comme vous le feriez oralement un dimanche après-midi !

(cet article est une reprise de plusieurs parutions précédentes et anciennes)

Gérard-Antoine Demon

 

 

12 novembre 2020

A l'approche de Noel, connaissez-vous les centons ?

Bien entendu, cet article va passionner les membres érudits du Groupe d'études, et les autres...
ARome on appelait centon les morceaux de tissu dépareillés que les légionnaires cousaient l’un à l’autre afin de se fabriquer un sous-vêtement. (Ces centons n'ont rien à voir avec les santons des crèches provençales). Par la suite on nomma centon un jeu littéraire qui consistait à composer un poème original en partant de vers empruntés à l’œuvre de poètes différents.
En voici un exemple composé de vers enpruntés à 9 poètes !

 

Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre (1)

Où jadis, pour m’entendre, elle aimait à s’asseoir (2)

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir (3)

L’air est parfois si doux qu’on ferme la paupière. (4)

 

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme (5)

Embaumant les jardins et les arbres d’odeurs. (6)

Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs (2)

D’autres vont maintenant passer où nous passâmes. (2)

 

Aux regards d’un mourant, le soleil est si beau ! (7)

Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau (8)

Que ne m’est-il permis d’errer parmi les ombres ? (9)

 

Maintenant, ô mon Dieu, que j’ai ce calme sombre (10)

Il n’est rien de commun entre la terre et moi (11)

Hélas ! en te perdant, j’ai perdu plus que toi ! (12)

 

Et  les auteurs originaux de ces vers (en référence aux numéros indiqués)

1 - Lamartine Le lac

2 - Hugo Tristelle d’Olympio

3 - Beaudelaire Harmonie du soir

4 - Rimbaud Roman

5 - Albert Samain Il est d’étranges soirs

6 - Ronsard Comme on voit sur la branche

7 - Lamartine L’Automne

8 - Marceline Desbordes-Valmore Les Séparés

9 - La Fontaine Adonis

10 - Hugo A Villequier

11 - Lamartine L’Isolement

12 - Boileau A Iris

6 novembre 2020

Palmarès des lauréats de nos Concours 2020


 Cet article est exceptionnellement long car il remplace notre cérémonie habituelle de remise des prix


 

Comme nous l'avons annoncé précédemment, notre remise annuelle des prix (ni le spectacle ni le buffet que certains, à commencer par l'auteur de ces lignes, pourront regretter) n'aura pas lieu, nous la remplaçons par cet article ! Tous les lauréats de nos Concours ont été avertis individuellement. Les lauréats ont été informés et ont reçu leur prix par courrier. Nous leur avons proposé de nous envoyer une photo et quelques lignes de présentation pour accompagner leurs textes primés.

Nous republions le palmarès complet de nos Concours 2019/2020 :

palmsalonEt donc voici quelques-uns de nos lauréats (avec leurs autorisations):

CONCOURS ADULTES

1er prix de la section poésie libre : Christiane Joanny

2014 CH JOANNY (2)

Christiane joanny « Un jour je ferai » Toute une vie professionnelle avant de concrétiser ce rêve d’adolescente. Mais lequel ? Ecrire et mettre en scène, des pièces ou des textes courts, avec juste ce petit pas de côté modifiant l’éclairage du cœur des hommes dans toutes les situations de la vie… (www.aucreuxdeloreillecie.fr)

Avec le poème :

NAISSANCE

***

D’abord une explosion,

Silencieuse.

Puis une lame de fond,

Immobile.

Et toi,

Toi qui n’es pas encore,

Déjà tu obliges.

 

Implacables

S’imposent les tensions,

Chaos primitif du flanc en délivrance.

Des muscles s’arc-boutant,

Bleuissent la chair meurtrie

Avant de retomber, masses flasques,

Fugaces rémissions.

Au mitan de mon corps

S’écoulent en cadence

Les eaux originelles, visqueuses,

Caresse indécente.

Comme piétinements, des heurts pulsatifs

Scandent ta progression.

Turbulences,

Lassitudes et impatiences mêlées,

Ultimes spasmes avant le glissement,

Accalmie ...

 

A l’ombre de mon ventre,

Les saillies de ta forme.

Tu reçois tout :

L’air, l’eau, la lumière,

Ma joie.

Et moi,

Dans ta douleur,

L’offrande de ton cri.

 


2ième prix de la section poésie libre : Carole Regazzoni

carole regazzoni

 

Je suis née à Toulon dans le Var, le 23 février 1965. Je suis mariée et j’ai deux filles.

Grande rêveuse, hypersensible et idéaliste, j’ai toujours aimé écrire des poésies. Je me protège ainsi dans mes petites bulles en m’inventant un autre monde ou en transformant des faits qui me touchent en histoires.

J’ai commencé à participer à des concours à travers la France et constatant que j’obtenais des récompenses, je me suis lancée dans l’auto-édition en 2018.

Mes cinq recueils de poésie s’intitulent :

- Histoires de…

- Rimes Féminines

- Tartines à la confiture de comptines (public jeunesse)

- Le Temps des Cerises (Hommage à Montmartre)

- Mashairi ou l’odeur de l’Afrique (écrit suite à un voyage au Kenya).

Je travaille actuellement sur un nouveau projet. J’aimerais écrire la vie de Frida Kahlo, femme que j’ai toujours admirée, en vers.

Je fais partie du Cercle des Auteurs Bandolais depuis l’an dernier. Cette adhésion me permet de faire de jolies rencontres et de participer à des salons littéraires dans mon Département.

Ma page facebook : Le Monde Poésie de Carole Regazzoni

avec le poème :

Je l'ai dit : "Je t'aime !"

 ***

Je l'ai dit au vent pour qu'il te le souffle,

Mais le vent s'est trompé de direction.

Je l'ai dit à l'oiseau pour qu'il te le siffle,

Mais l'oiseau s'est envolé avec mes émotions.

Je l'ai dit à la pluie pour qu'elle te l'arrose,

Mais la pluie a lavé mon message et il a fondu.

Je l'ai dit aux vagues pour qu'elles te le bercent,

Mais les vagues ont noyé mes émois dans l'océan.

Je l'ai dit au chat pour qu'il te le miaule,

Mais le chat a croqué mon amour sournoisement.

Je l'ai dit au printemps pour qu'il te le fleurisse,

Mais le printemps a semé tous mes mots dans les champs.

Je l'ai dit à la chouette pour qu'elle te le hulule,

Mais la chouette a trouvé ça chouette et a tout gardé.

Je l'ai dit à tant de choses...

Je l'ai dit à qui... Oh, j’en oublie !

Je l'ai dit à la rose rouge,

Et seule la rose rouge a compris.

Alors, ton adresse je lui ai donnée

Pour que sur ton mur, à côté de ta porte,

A l'encre de ses pétales elle puisse taguer

Ce que mon cœur lui avait dicté,

Ce que je n'osais pas t'avouer.

Je l'ai dit : "Je t'aime !


mention pour la section poésie libre plus 1er prix section néo-classique plus 2ième prix nouvelles (précisions : les textes gardent leur anonymat lors de leur analyse et les jurés sont différents pour chaque section) : Juliane Roussel

juliane roussel

 

Née le 18 février 1934 à Frontignan (Hérault),

Professeur honoraires de Lettres-Modernes, Officier des Palmes Académiques

Toute petite j’adorais les histoires que ma grand-mère me racontait. J’ai toujours été sensible à la magie du Verbe ! Puis, j’ai eu envie d’en inventer !

Divorcée, à 28 ans, seule avec mes trois enfants, j’ai été nommée dans la Nièvre loin de ma famille, privée de mon soleil du Midi, J’étais très occupée, mais pendant les longues soirées, je jetais sur un gros cahier bleu à spirales, mes peurs, ma révolte, mes espoirs, mes doutes. Écrire a été une thérapie pour moi !

À la retraite, tout encombrée de mes mains vides, j’ai découvert les concours littéraires. J’ai pu enfin écrire ! J’obtiens quelques prix, et j’en suis heureuse !

avec le poème 1er prix pour section néo-classique

Premier baiser

***

Vous m’avez extirpé de mon cocon douillet,

Une lumière crue, des voix assourdissantes …

C’est un monde inconnu : tout gelé, tout mouillé,

 Vous tapotez mes fesses avec des mains géantes.

 

Je suis pesé, toisé, ausculté, puis vêtu !

J’ai froid, j’ai peur, j’ai mal dans cette vie nouvelle.

Je me sens tout petit, oublié et perdu

Je crie, ma voix m’effraie. Mais « Elle » ? Où est-Elle ?

 

Celle qui m’a gardé de longs mois dans son corps,

Celle qui me parlait, me chantait sa berceuse,

Me racontait sa vie ? Que je suis mal dehors !

Je cherche vainement sa gorge généreuse.

 

Mon petit corps glacé se réchauffe soudain

Une onde de bien-être m’envahit et m’inonde.

Quel délicieux plaisir ! Je suis près de son sein,

Je me sens apaisé dans cet étrange monde.

 

J’ouvre les yeux enfin, pour tout examiner

Et je vois ma maman : mais pourquoi pleure-t-elle ?

Mais soudain elle rit ! Elle embrasse mon nez !

Je suis bien dans ses bras, et je la trouve belle !

 

On se souvient toujours de son premier baiser,

Du baiser de sa mère, cette tendre caresse

Qui rassure et console le bébé épuisé,

De ce souffle léger, débordant de tendresse.

avec la nouvelle 2ième prix :

Le violon

***

 

Comme tous les jours, à sept heures, j’ouvre mes volets, le cœur battant à la pensée de le voir, de l’entendre : personne ! Le trottoir est vide !

Habituellement, tous les matins, il est là, de l’autre côté de la rue, assis sur le sol, son violon à côté de lui, un béret posé à ses pieds pour recevoir les oboles des passants.

Dès qu’il m’aperçoit, il m’adresse un signe amical de la main, puis saisit son violon. Il attend que j’ouvre ma fenêtre pour en jouer ! C’est toujours du Vivaldi ! Hier, dès les premières mesures du Printemps, je me suis sentie comblée par la gaieté du chant des oiseaux, le murmure des ruisseaux, le souffle de la brise…

Penchée sur mon balcon, je sens toujours une vague d’émotion me submerger dès les premières mesures. Je ne suis certes pas une mélomane expérimentée, mais pour moi, cet homme, ce vagabond est un grand artiste !

Voilà plus d’un an, treize mois exactement, que ce musicien vient jouer en face de ma maison. Il est toujours là pour m’accueillir lorsque j’ouvre mes volets,

Au début, sa présence m’irritait, son attention me mettait mal à l’aise, il me faisait même un peu peur ! Avec ses cheveux longs, ses joues hâves mal rasées, ses vêtements en loques, il n’avait pas l’air rassurant. Les voisins partageaient mon appréhension et nous avions prévenu la police. Pendant deux jours, il n’était plus venu, mais le troisième jour, quand j’avais ouvert ma fenêtre, il m’avait adressé un petit signe amical avec la main, avait saisi son violon et j’avais été plongée immédiatement dans la torpeur de la chaleur de l’été. Je voulais partir, mais je m’étais laissé bercer par le balancement langoureux de la ritournelle introductive et j’avais attendu la fin du morceau pour rentrer.

Certains voisins lui jettent quelques pièces parfois, moi je n’ai jamais pu : entre lui et moi, c’est quelque chose qui n’est pas monnayable, j’ai l’impression que je l’offenserais si je lui faisais l’aumône : c’est lui qui m’offre un cadeau quotidien !

L’autre jour, j’étais tellement émerveillée par son interprétation de « L’Hiver » que j’ai eu envie de partager mon enthousiasme avec Nicolas, mon mari. Il s’est contenté de grogner « Il est encore là, ce violoneux ! » J’ai été un peu déçue qu’il ne comprenne pas mon émotion ! Dès le début de ce morceau, j’avais été conquise, pourtant, nulle mélodie, presque aucun rythme, mais quelle harmonie ! Chaque nouvel accord était une surprise !

Et, aujourd’hui, il n’est pas là ! L’estomac serré, j’ai l’impression d’un vide. Où est-il ? Et s’il ne revenait plus ?

Je me prépare rapidement à déjeuner, mais je n’ai pas faim. Je me sens seule ! Nicolas commence très tôt le matin. Nous ne nous voyons que le soir.

En sortant, je contourne ma maison pour voir si mon musicien n’est pas plus loin, dans cette même rue. Ma recherche est vaine.

J’arrive mal à me concentrer au travail et je décide de prendre l’après-midi en congé. Devant un grand magasin Monoprix où de nombreux clochards, se rassemblent, je pourrais peut-être l’apercevoir ? Pas un seul violoniste ! Un vieux mendiant me regarde en souriant, Je lui donne cinq euros et lui demande s’il ne connaîtrait pas un violoniste.

D’une voix éraillée, il appelle une femme, une autre clocharde et lui pose la question. Elle me regarde durement et me fait comprendre que ses informations ne sont pas gratuites : je sors un autre billet !

« Je pense que c’est Felipe ! Il joue du violon comme un Dieu ! »

Elle ne tarit pas d’éloges sur lui.

« Mais alors, s’il était reconnu comme un grand artiste, comment est-il devenu un …(j’hésite) un sans- abri ?

- Personne n’est à l’abri de connaître la rue ! De nos jours, on distribue largement les passeports pour la misère ! Tout senchaîne très vite. Un soir, tu vas te coucher, tu as des projets, une vie, une famille, des ambitions et le lendemain, tu te réveilles et comme sous un mauvais coup de baguette magique, tout a disparu : et tu te retrouves à la rue. »

Une quinte de toux l’interrompt, elle se retourne et crache sur le sol.

« C’est pareil pour Felipe et moi, nous ne pourrons jamais sortir de cette putain de galère !! Et lui, la Police l’a embarqué hier, des bourges se sont plaints : sa musique les gêne ! »

Des injures contre la police, contre les bourges s’élèvent autour de moi.

« Et il paraît qu’il n’est pas prêt de sortir le Felipe !

Un tonnerre d’imprécations salue cette remarque. Je remercie la vieille femme et je fuis, effrayée, mal à l’aise, honteuse.

Les jambes tremblantes, le cœur battant à un rythme fou, je me laisse tomber sur un banc du petit square. Je suis bouleversée à l’idée de ne plus voir …Felipe ! Ne plus l’attendre, tous les matins, ne plus l’écouter avec ravissement, ne plus éprouver cette émotion qui me submerge, et puis, ce petit geste amical, la main levée vers moi, comme tout cela va me manquer !

Et maintenant il est en prison, et en prison pourquoi ? Pour avoir joué divinement de la musique ? et son violon ? Le lui a-t-on laissé dans sa cellule ? Je ne peux retenir mes larmes. Je hais ces voisins qui ont porté plainte !

Un homme qui passe devant moi fredonne, moqueur, « Chagrin d’amour ne dure qu’un instant … »

Suis-je amoureuse de Felipe ? Non, ce n’est pas possible ! Je ne lui ai jamais adressé la parole ! L’amour platonique ? Je n’ai plus quinze ans !

Troublée, je me décide à rentrer, je n’ai pas vu le temps passer, mon mari doit m’attendre !

Nicolas a préparé le repas. Je lui avoue que je n’ai pas faim et que je vais me coucher. Inquiet, il pose sa main sur mon front :

« Tu es peut-être un peu fiévreuse ! Mais rassure-toi, tu pourras te reposer demain matin, tu ne seras plus ennuyée par ce violoneux en face de la chambre. Je suis allé à nouveau porter plainte à la police, en leur disant qu’il te harcelait et comme il n’a pas respecté les mesures d’éloignement, il en a pris pour un bon bout de temps ! Tu seras tranquille enfin !


 1er prix section classique pour Monique Lepetit

monique lepetit

Ce sont mes petites-filles qui m’ont donné envie de raconter des histoires…Elles ont grandi, donc plus de comptines ! Mais le pli était pris et j’ai continué à écrire, cette fois, pour les grands.

J’ai rejoint il y a quelques années le Salon Des Poètes de Lyon qui m’a soutenue, encouragée.

J’ai publié « L’anémone et l’ancolie »(2015), « l’arche de Noé »(2018), « Les fleurs de l’hellébore »(2020), et reçu des prix de la Société des Poètes Français.

Je suis très heureuse de voir récompensé ce poème évoquant l’incendie de Notre-Dame, qui nous a tant attristés.

Merci beaucoup. Pensées à tous.

 Monique Lepetit

avec le poème :

Mais il reste deux tours…

***

On l’admirait, l’aimait ! Comment imaginer

Que par un soir d’avril brûlerait Notre Dame,

La vieille cathédrale au cœur de la Cité,

Qui veillait sur Paris, son histoire, son âme !

 

Parisiens atterrés n’en croyaient pas leurs yeux !

Tel désastre semblait une chose impossible 

Et pourtant ils voyaient, pétrifiés, malheureux,

Sidérés, s’amplifier l’incendie invincible !

 

Celle que l’on aurait voulu toujours garder

S’embrase … En un instant sa charpente est en flammes.

La flèche qui vacille alors va s’effondrer

Symbole anéanti brisant toutes les âmes !

 

Le monde entier s’émeut ! Paris est consterné !

En songeant que demain, flânant aux bords de Seine

On ne la verra plus, on a le cœur serré.

Paris sans Notre Dame ! Indicible est la peine !

 

Le chef- d’œuvre de pierre à maints titres sacré,

Siècles d’art et de foi s’envolant en fumée !

On croyait tant acquise à jamais sa beauté !

Ce triste soir d’avril me laisse inconsolée …

 

C’était au mois d’avril .Un an s‘est écoulé.

Dans la nef et le chœur, le vide et le silence.

Titanesque défi, Notre-Dame à sauver !

Mais il reste deux tours et toujours… l’espérance !

 

Monique Lepetit


 

 mention pour la section classique : Tino Morazin

Photo Tino029

Que dire pour me présenter ?
 
J'écris depuis une dizaine d'années avec un certain succès, voici quelques références :
 
- Grand ruban, Mérite Littéraire et Artistique du C.E.P.A.L.
 
- Médaille d'argent  Arts- Sciences- Lettres, Paris.
 
-  Grand Prix " Los Trobadors " Narbonne,  2015.
 
-  Apollon d'or, Vaison-la-Romaine, 2016.
 
-  Plume d'or 2015 et Master des Plumes d'or 2016, Montélimar.
 
-  Prix d'excellence  Arts et Lettres de France, 2017....
 
-  Lauréat de l'Académie  Octaède, 2020.
 
 
Suite à des problèmes de santé, ( j'ai 77 ans ), Polymnie m'accompagne jours et.., nuits. Hélas, cette année les rencontres avec mes amis poètes me manquent !
                                                                                                                                                                                                                                                
avec le poème

VIVRE AUPRÈS DE TOI

***

Hier, j'ai retrouvé ce délicat sourire

Très vite reconnu dans le vaste univers

Tant sa grâce peut sourdre au seul bruit d'un bon vers

Qu'une plume amoureuse a bien voulu t'écrire.


Puisque ta longue absence aiguise mon propos

Ce poème simule une oeuvre solennelle

Quelques larmes de joie éclairent ta prunelle,

Et si ton pur éden fleurissait mon repos ?

 

Enfin, nous habitons à cette même adresse

Où la paix, d'un pas noble, épouse le bonheur,

Cupidon, sans son arc, mettant un point d'honneur

À bénir notre couple, or plus rien ne le presse.

 

Sur Terre, mille maux, fatiguent les humains,

Satan, joue, ricane, habilement se venge

Fait croire à tel naïf qu'il est toujours un ange

Puis cache en vérité de tristes lendemains.

 

Nous voguons désormais sur la seule rivière

Dont le courant contient ce nectar capiteux

Qui déjà nous enivre, et nous berce tous deux,

La tombe se transforme en divine civière.

 

Car Polymnie émue, embaume nos deux corps,

Chacun ayant trouvé son éternelle rime

Avec force raisons à son autre s'arrime,

L'amour n'offre-t-il pas de merveilleux accords ?

 

 


 

2ième prix section néo-classique : Elisabeth Robin

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De longue date éblouie par la poésie, c'est en 2014 qu'elle découvre ce plaisir à jongler avec les mots, ce formidable jeu que la poésie permet. 

Alors, toujours en pleine admiration de la nature, des animaux, des êtres humains, elle écrit des poèmes, des chansons, qu'elle rassemble dans quatre recueils et bientôt un cinquième: 

À l'étoile de nos pas, fin 2020 / Ombres et lumières, 2019 / À la semelle des petits souliers, 2017 / Tourbillon, 2015 / Vents dominants, 2014

avec le poème :

À pas de saison

***

Aux cordes du printemps, se pose l’hirondelle,

Son trémolo joyeux annonce la nouvelle :

La floraison aux champs revit l’allegretto.

Si la contrebasse veut jouer en solo,

Résonnez violon, alto, violoncelle !

 

Les archets de l’été glissent la pastorale.

Si chantent piano les moineaux en chorale,

Si grondent les nuages d’un sourd vibrato,

L’air tremble sous l’orage arrivant crescendo.

Sous l’azur plus clément, change la musicale.

 

Tourbillonnent au vent les violons d’automne,

Au son du clavecin, une feuille fredonne

L’adagio de son vol, l’oiseau pianissimo,

Dans leur valse commune allant decrescendo,

Couronnée de couleurs, la partition frissonne !

 

Se pose à pas neigeux la note de l’hiver,

S’accroche à une blanche et la double, se perd,

Puis, en pizzicato dans les foyers crépite.

L’allegro des flocons voltigeant précipite

Le silence du temps riant à ciel ouvert.

 

Or la nature entière est à son diapason,

Jouant des concertos jusqu’à pas d’horizon,

Leur écho cheminant s’enrichit et palpite,

Et le plein air embaume alors de la pépite,

L’œuvre que Vivaldi fit à pas de saison.


 

mention pour section néo-classique : Yves Renaud

Yves-accueil quisuisje

 

Né en 1946 d'un père artisan graveur d'art sur bois (travail avec Foujita, Leonor Fini et... Dali), j'ai baigné dans les arts depuis toujours.

 

Je me suis d’abord lancé dans la peinture, avec l'envie de... goûter aux différentes techniques (huile, acrylique, aquarelle, fusain, pastel…), devenue source d’illustration pour illustrer mes recueils de poésie, ce qui m’a fait découvrir que S'OUVRIR À TOUTE LA PLANÈTE DES ARTS OUVRE LES HORIZONS DE TOUS NOS SENS ! Seconde découverte: Montherlant ayant reporté le 1er que Eternité et Etreinte étaient des anagrammes, toute ma poésie est distribuée en deux parties: Humains face à la Nature et Humains face à face.

 

Une de mes devises: Il faut savoir garder du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. (inspiré de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

 

J’ai aussi l’honneur d’être lauréat de 60 prix de poésie, publié dans la revue Diérèse et dans les anthologies annuelles Flammes Vives et Dossiers d’Aquitaine.

avec le poème :

LA FILEUSE ET LA VIE

***

à I. K. J.

Au crépuscule, à la croisée

abritant des gemmes discrets

dessous une tresse étoilée,

une fée m’a dit ses secrets

 

Au plus profond de sa pensée

dans le flambeau des souvenirs,

ses sentiments vont leur filée

pour ne jamais s’évanouir

 

Dans son regard une lumre

moelleuse comme du mohair

enflamme d’or une clairre

où des poèmes honorent l’air

 

Les chants préservés dans sa tête

sont tels des songes de chevreaux,

et ses fibres préparent la fête

des pelotons et des fuseaux

 

Le cristal de sa cantilène

apprivoise tous les oiseaux,

sa senestre anime la laine

la dextre se rit des ciseaux

 

Dévidant son fil à l’envi

notre Circé rit du mystère –

trace infime dans l’infini –

de la beauté de notre Terre.


1er prix nouvelles pour Christine Durieu

christine durieu

 

Je me présente donc : Christine Durieu (Grognet) née le 7 décembre 1953 à Rouen.
Avec plus de 500 oeuvres à mon actif depuis 2008 (poèmes, nouvelles, etc...), j'ai été primée plusieurs fois :

- Prix d'honneur en 2014 pour mon oeuvre poétique : "Perles d'une âme" (recueil de 52 poèmes) par l'Académie  Poétique et Littéraire de Provence,
-Flamme de bronze en 2014 pour un poème libre : "Le bonheur n'est plus..." par Flammes Vives,
-Premier accessit en 2015 pour : "Histoires de nulle part" (recueil de 25 contes et nouvelles) par l'Académie Poétique et    Littéraire de Provence,
-Premier accessit en 2016 pour ma nouvelle fantastique : "Céline ou la vie continue" par l'Académie Poétique et Littéraire de Provence, suivie de petits contes.
-Premier accessit en 2017 pour la suite de cette nouvelle : "Céline ou le courage d'une mère" par cette même académie, suivie de petits contes. 

Certains de mes poèmes figurent dans les recueils : anthologie poétique de Flammes Vives de 2015 et 2017.


avec les textes suivants :

 

AU DELA DU DESERT…

***

Je me trouvais en plein désert à mille lieues de tout campement.

La faim et la soif me tenaillaient depuis longtemps. J’étais perdu, désespéré !

Je titubais comme un homme ivre au milieu des dunes à perte de vue. J’avais perdu toute notion de temps et de lieu. Il était midi. Le soleil dardait ses rayons cruels sur le sable brûlant. La chaleur devenait insupportable. Il ne me restait plus que quelques gorgées dans ma gourde. Usant mes dernières forces, je tombai à genoux. J’allais sûrement mourir ici seul, absolument seul…

Mon regard s’attarda sur un bout de sable devant moi. Et je vis une fleur minuscule aux couleurs étincelantes qui me fixait de ses deux petits yeux myosotis.

Je crus que je délirais et que bientôt la mort me délivrerait.

- Bonjour toi ! Je peux t’aider ?

Je sursautai au son de ce mince filet de voix. Je regardai à nouveau. Une petite fleur venait de me parler ! Je n’en crus pas mes oreilles. Elle était bien là, souriante.

- S’il te plait, reste avec moi ! J’ai besoin de quelqu’un. Je suis toute seule comme toi ! 

-Mais comment es-tu arrivée jusqu’ici ? Lui demandai-je péniblement, sentant le ridicule de cette conversation s’installer entre nous.

- Et toi, comment as-tu fait pour venir jusqu’à moi ? Tu sais, j’ai juste besoin d’un peu d’eau pour vivre et puis j’ai besoin de toi aussi ! 

Je trouvais cette situation absurde. Je parlais à une fleur dans le désert. Elle avait besoin d’eau et aussi de moi !

Détachant ma gourde avec lenteur, je l’approchai de sa petite tête parfumée et lui versai doucement quelques gouttes de mon précieux liquide. Ma gourde était vide maintenant !

Elle se mit à grandir à vue d’œil et je pouvais voir ses yeux en face des miens. Elle s’approcha de moi et m’embrassa sur la joue, un baiser de fraicheur inattendue !

Je vacillai et tombai dans un énorme trou noir. Après tout, ce n’était pas difficile de mourir !

Un bien être fou m’envahissait. Les yeux clos, je savourais cet instant délicieux. Le paradis, j’étais au paradis ! Du fond de ma conscience, j’entendis des voix parler une langue inconnue.

Etais-je déjà avec des anges ?

J’ouvris les yeux. Un homme enturbanné de bleu me passait un linge mouillé sur le visage.

D’autres hommes étaient assis autour de nous. Des chameaux blatéraient non loin de là.

Une tente avait été dressée au-dessus de nos têtes. J’étais donc vivant ! Je me souvenais à peine d’une conversation avec une fleur. Je crois que j’avais été au bord de la folie. J’étais passé très près de la mort. Je buvais avidement l’eau que l’on me donnait. Je repris un peu de force.

Les touaregs levèrent leur campement improvisé.

Je me retrouvai juché sur un chameau, maintenu en arrière par des bras solides.

Un dernier regard sur l’endroit où j’avais failli mourir. Une petite fleur aux yeux d’azur me regardait et me souriait avec malice… 

-« Julien ! Julien !... »

De très loin, j’entendis quelqu’un m’appeler par mon prénom.

Je me retournai et ne vis que le visage impassible de celui qui me maintenait fermement.

Il était grave et inexpressif. Son regard portait bien au-delà du désert.

Le soleil se couchait. Ses reflets d’or scintillaient sur le sommet des dunes de sable.

La caravane s’étirait sur une cinquantaine de mètres. Je ne savais où on allait mais je me remettais dans les mains de mes sauveurs. Inch’Allah !

Le jour baissait rapidement et la nuit s’installait.

Le chef touareg, à deux chameaux devant moi, fit un geste. Toute la caravane s’arrêta. Des hommes descendirent de leur bête et commencèrent à dérouler des tentes dans un espace bien délimité.

Mon ange gardien, qui avait sauté de sa selle, fit agenouiller son chameau puis me prit dans ses bras avec précaution pour m’installer devant un feu à peine allumé. J’étais admiratif de la vélocité des tâches de chacun. En un temps record, les tentes furent montées.

Sur le feu bouillait déjà de l’eau dans un grand chaudron où nageaient des morceaux de viande.

Il faisait nuit noire. Seule, la lueur de notre feu devait se voir de fort loin car nous étions maintenant dans une grande plaine.

Je ne comprenais pas ce qu’ils se disaient. De temps en temps, leur regard glissait vers moi et ils me dévisageaient avec curiosité en souriant de toutes leurs dents blanches.

J’étais assis au milieu d’eux et je me sentais vraiment en sécurité. Je poussai un soupir de soulagement. Un des hommes se leva et me mit une couverture sur les épaules. La température chutait. On me présenta, dans une écuelle en étain, le ragoût de viande que je dévorai avec mes doigts. Mes forces revenaient. Le thé brûlant me réconforta.

C’était fantastique de se sentir vivant !

Jamais, dans mon appartement parisien, je n’aurais imaginé une telle aventure !

Je pensais à tous ces hommes qui avaient vécu ainsi pendant des siècles comme ces touaregs.

 

Mon ange gardien vint se camper devant moi et me fit comprendre par gestes que je devais aller dormir. Il m’aida à me relever car mes jambes s’étaient ankylosées mais je pus marcher sans peine.

Nous nous dirigeâmes vers une petite tente dressée à mon intention, à l’écart des autres.

Je m’allongeai sur une couverture et m’endormis aussitôt.

 

La vision de la petite fleur bleue m’apparut tout à coup.

- Julien ! Julien !… 

Quelqu’un m’appelait et cet écho résonnait dans ma tête. Je me réveillais doucement comme sortant d’une profonde léthargie.

Deux grands yeux me fixaient. Son visage me frôlait presque. Je voulus le toucher de ma main droite mais elle demeura inerte.

Tout s’embrouilla…Je rebasculai dans mon propre « désert ».

 

…………………………………………………………………………………………………..

   

UN MOIS AUPARAVANT :

 

En vacances chez des amis savoyards, nous venions de faire l’ascension du col du Ronzier.

Debout au bord de l’arrête de l’aiguille, au-dessus du précipice, j’admirais le formidable point de vue sur la vallée qui s’offrait à moi. J’étais arrivé le premier ! Seul au milieu de cette nature encore préservée !

 

Tout en savourant ma victoire, j’entendis des pas derrière moi. Sans me retourner, je dis en m’extasiant :

-C’est MA-GNI-FI-QUE !

 

Je sentis une violente poussée dans mon dos. Je tombai dans le vide en hurlant de surprise.

Je me débattis et tentai de me raccrocher aux maigres arbustes sauvages. Mon corps désarticulé bondissait de rocher en rocher. Une douleur fulgurante s’empara de tout mon être. Je ne vis plus que l’obscurité et puis plus rien.

 

 

Dans une chambre d’hôpital, une femme attentive veille sur un homme couché dans un lit.

Seul, le bruit du respirateur crève le silence, associé aux nombreux pousse-seringues clignotants au petit jour naissant.

Entouré de tuyaux, il semble dormir paisiblement. Des balafres sillonnent son visage ainsi que des hématomes multiples et ses bras sont recouverts de pansements.

Le visage de la femme se penche sur lui. Ses deux grands yeux, couleur myosotis, sont noyés de larmes. Mais elle se reprend et l’embrasse tendrement en murmurant :

 

- Julien ! Je suis là ! J’ai besoin de toi ! 

 

Sur une table traîne un journal ouvert.

En gros titres :

 

TENTATIVE D’ASSASSINAT DE JULIEN OLLIVIER

 

LE MAITRE DU SUSPENSE !

 …………………………………………………………………………………………………..

 

 EPILOGUE : SIX MOIS AUPARAVANT

 

Des assassinats en chaîne avaient beaucoup secoué la population parisienne et même le pays tout entier, juste avant les fêtes de Noël. La police se heurtait à un processus identique mais le meurtrier ne laissait aucun indice sur les scènes de crime. C’était des crimes « parfaits ». Et les victimes n’avaient aucun lien entre elles. Comme si elles étaient choisies au hasard sur le chemin du tueur.

 

Julien Ollivier, en tant qu’écrivain de romans policiers et d’une renommée internationale s’était penché sur ce cas unique qui donnait bien du fil à retordre au procureur de la république.

 

Avant la parution de son nouveau bestseller : « DES CRIMES PLUS QUE PARFAITS », il s’était mis dans la peau de l’assassin et avait parfaitement compris le mobile qui le poussait à accomplir ses horribles forfaits. Il l’avait expliqué avec force détails dans son nouveau livre.

 

Le tueur était tombé par hasard sur le livre nouvellement paru dans une librairie parisienne, près de chez lui. Il l’avait acheté et s’était rapproché de l’écrivain qui, ce jour, était présent pour la dédicace de son œuvre, dans cette même librairie.

Les deux hommes avaient discuté longuement d’une façon tout à fait sympathique et étaient tombés d’accord sur des sujets concernant l’intrigue et le mobile.

Tout en traînant dans le magasin, il avait feuilleté le livre et avait été fort surpris de la clairvoyance de Julien. Craignant qu’on ne le découvre et se sentant percé à jour, il avait suivi le romancier jusque chez lui et avait obtenu pas mal d’informations à son sujet en interrogeant les voisins, flattés d’avoir une célébrité dans leur quartier.

 

Il mit son plan à exécution le jour où Julien partit chez ses cousins savoyards…


 

CONCOURS POEMES COURTS

1er prix : Evelyne Montangerand

 

Mal au monde

 

J’ai mal au monde,

Tonnerre qui gronde,

Cœur de métal !

Ça frappe,

Ça tape.

Le torchon brûle,

La misère hurle…

Si seulement

Une pluie de douceur,

Venait éveiller les cœurs,

Pour qu’on entende alors

Un monde meilleur.

 

BONSOIR,

Tout d'abord un grand merci pour l'attribution de ce prix !

Je suis d'accord pour  partager le poème sur votre site et votre lettre, ci-joint le poème et la photo !

Pour parler de moi, juste vous dire que déja petite  j'écrivais des petites histoires ; ensuite au collége j'ai rencontré un professeur de francais qui nous a encourager à écrire, je lui dois ce gout révélé.

J'aimerais aussi citer DANA LANG,bibliothécaire,écrivain,poète et conteuse, décédée ce 22septembre 2020.

J'étais son auxiliaire de vie et c'est elle qui m'a poussée à participer à ce concours.

Hélas, elle n'aura pas su le résultat...

Aujourd'hui je suis contente que mon poème soit partagé, c'est dommage de n'écrire que pour soi-même ! Si ça aide à évacuer ses émotions, j'espère qu'il peut parler à d'autres..

2020-10-11_194557

 

 


CONCOURS JEUNES POETES

1er prix cours élémentaire : Pacôme Legros-Mazier

pour le poème :

Arc en ciel

***

 

Vert

Pareil à l’herbe


Rouge

Pareil aux roses

 

Transparent

Pareil à l’Evian

 

Marron

Pareil à la terre

 

Violet

Pareil à la violette

 

Rose

Pareil à Lili Rose

 

Toutes ces couleurs

Vont se mélanger

Pour faire une couleur d’arc en ciel…

 

Pacôme – juin 2020


 

 1er prix cours moyen/6ième : Lili-Rose Legros-Mazier

pour le poème :

Les animaux de mon jardin

                            ***

 

Avec la laine de mon mouton

Je peux faire mes pulls avec du coton

 

Avec mes poules au long cou

On coud une belle écharpe pour maman poule

 

Avec mes lapins qui courent partout

On s’amuse bien surtout

 

Avec mes poissons et mes têtards

On peut se coucher tard

 

Avec mes pigeons on s’envole

Vers de nouveaux horizons sans école

 

Avec les alpagas de la campagne

On va au-delà des montagnes

 

Avec mes ânes Hermès et Aladin

C’est la fin de l’histoire de mon jardin…

 

Lili Rose – juin 2020


 

1er prix 5ième/4ième/3ième : Camille Lacharme

pour le poème :

L'Anorexie

***

 

c'est cette étrange maladie

que l'on nomme l'anorexie

venue de nul part

elle surgit tel un guépard

au tout début

cela reste de simple refus

puis petit à petit

elle t'entraîne jusqu’à l'infini

elle te perd et fait de toi

une fine brindille à l'air sournois

tu es avide

tu ne sais plus qui des deux décide

les moments où elle te laisse respirer

deviennent rares et désirés

ainsi commence le chantage

du sport contre un bout de fromage

entraînée dans ce tourbillon

tu obéis et réponds

tu n'en peux plus

tu t'épuises et deviens nue

Tu veux que ça s'arrête

et que cela se stoppe dans ta tête

Tout doucement tu t'éteins

pensant parfois à ton bien

puis sans que tu le veuilles

elle te place dans un cercueil

mais tu résistes,

tu te relèves et persistes

et à force de tomber

tu finis par y arriver

au bout de nombreuses années

tu as enfin gagné.

Camille Lacharme


 

 2ième prix 5ième/4ième/3ième : Thelma Durand

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avec le poème :

Mort douce

***

 

J’ouvre les yeux une dernière fois

Je regarde

La ville triste

Ville sombre

Ville sans pitié

Ville déchaînée

 

Je ferme les yeux

Je me calme

Un grand ciel bleu plein d’espoir arrive

Les oiseaux et les prairies sont là

Le silence est là toujours là

Je ne veux plus ouvrir les yeux

Je préfère le silence, le calme

 

C’est la mort

Mort douce, paisible et calme

Sans bruit rien que le silence et la nature

 ​Thelma DURAND



Nous remerçions infiniment les lauréats qui ont répondu à notre demande, nous autorisant ainsi à publier leur photo, leur présentation et leur texte primé en cette remise de prix virtuelle ; bien sûr il manquera le contact humain, le spectacle et le buffet, mais contentons-nous de ce minimum ! Et soyez prudents...

Nous vous rappelons notre message du 26 octobre : Par suite d'un changement de personne dû à la pandémie, une erreur nous a mis devant l'impossibilité de retrouver le nom du concurrent ayant envoyé et gagné le 2e prix de poésie classique dont le titre est «Pour toujours ». Nous lui demandons de bien vouloir se faire connaitre par l'intermédiaire du module "contacter l'auteur" (en haut de la colonne de gauche) en justifiant sa participation par le numéro de code choisi et le premier vers de son poème. Nous le (ou la) remercions tout en nous excusant de ce contretemps !


Quant au spectacle prévu, il s'agissait du groupe Mélouna and co qui nous avait déjà enchantés lors de la remise des prix 2019...quelques photos souvenirs pour ambiancer cet article et vous donner une impression de direct (virtuel) :

mélouna1

mélouna2

mélouna3

 et vous pouvez participer à la fête derrière votre écran par un commentaire

danseuses

 

 

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Il apparait que seuls nos règlements de concours intéressent beaucoup de nos visiteurs. Certes, cela est fort important dans la vie du Salon des Poètes de Lyon, mais ce n'est pas tout : vous pouvez participer à nos différentes activités annoncées dans la colonne centrale et relatées par albums photos dans la colonne de droite. Nous présentons ainsi un après-midi dominical artistique et culturel (conférences, récitals, concerts, théatre, etc...) par mois ; ne pas oublier les rencontres du vendredi soir de notre Groupe d'Etudes ainsi que nos différentes publications (que vous pouvez vous procurer lors de nos après-midis du dimanche). Sans oublier notre traditionnelle journée (visite et repas) de fin de saison et notre non moins traditionnel mâchon de rentrée (lors de l'Assemblée générale) ; en résumé le Salon des Poètes de Lyon ne se résume pas à nos Concours de Poésie mais recouvrent de nombreuses activités culturelles...
Le Salon n'est ni un  éditeur, ni un distributeur de livres, d'autre part les quelques ouvrages que nous présentons sont ceux de poètes "émérites", membres fidèles de notre Association.

 

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